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Event 1 - La Fête des Loirs [Groupe 3]
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Bougie


Event 1 - La Fête des Loirs [Groupe 3] - Page 2 8ab651107544d7ad5683738b4da808fb
personnage : Arrivée à ses 16 ans. Atteinte de pyromanie pure, le feu l'apaise. Craint la Blanche qu'elle fuit dans l'Envers, coincée dans une carcasse de lapin enflammé. Crée des bougies pour tout à chacun, surtout pour elle - ce qui lui a valu son surnom.
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Faire feu de tout bois
Faire feu de tout bois
Bougie
Dim 8 Oct - 14:20

Aussi mignon soit-il le lapin qui avait suivi Bougie, devenue lapine de flamme, ne lui plaisait point. Tout simplement car il était un des petits fidèles de ce que Bougie considérait comme la pire des choses dans cette maison et son Envers : la Blanche gardienne des lapins blanc et, selon les dires de certains, une ancienne adulte de la Maison. Mais Bougie n'avait que faire du passé de la Blanche car c’était bien dans l'Envers qu'elle la redoutait, et non dans une forme humaine à la Maison.

Pourquoi cette femme la chassait ? Elle aimait les lapins ça oui, pour son plus grand malheur. Mais que lui ferait elle si elle l’attrapait ? La croquer ? La ferait-elle devenir toute blanche et l'obligerait-elle à rester dans l'Envers avec elle pour toujours ? Ou juste jouer avec elle ? En supposant qu'elle supporterait de ne pouvoir la toucher sinon la Blanche se brûlerait.

Plaquée contre le sol dans son brasier avec les oreilles basses et le museau qui trahissait un stress évident, son cœur battait à toute vitesse. Même pour un lapin, c’était un battement trop élevé. Ne voulant pas voir le lapin blanc qui la cherchait, qui la traquait. Bougie posa son regard sur ce qui se passait tout autour voyant que tout le monde avait subi comme elle des changements dans l'Envers. Tout le monde était plus animal qu'humain sauf Princesse qui était debout.

Mais des mots prononcés de cette bouche blanche et pleine de crocs vinrent secouer Bougie de tout son être, au point d'en lâcher la petite molaire qu'elle tenait entre ses dents qui roula sur le sol. Non contente de l'avoir trouvé la Blanche voulait jouer le sort de Bougie avec cette devinette et tout le monde avait l'air d’accepter. Elle était totalement contre. Elle ne voulait pas que sa vie entière dépende d'un seul mot. Pourquoi elle ? Pourquoi elle le savait bien mais refusait cette évidence si égoïste. Mais tétanisée à imaginer ce qu'il pouvait se passer, Bougie n'arriva pas à formuler la moindre parole pour refuser ce potentiel sort funeste. Mais, parole de feu, même dans l'erreur elle ne se donnera pas à la Blanche. Elle courait aussi vite qu'un lapin peut le faire et comme elle l'avait toujours fait.

Mais Brèche tenta de rassembler tout le monde et invita même Bougie à venir. Ce que Bougie fit, sortant du petit brasier en grinçant des dents, un bruit légèrement strident. La lapine de flamme écouta les propositions de la Loir. Le raisonnement n’était pas bête du tout. Mais parmi tout le stress qu'elle pouvait ressentir en ce moment même, son cerveau fonctionnait aussi rapidement que les battements de son cœur. Au loin, dans sa mémoire, cette devinette avait déjà était dite en sa présence.

— Personnellement il me semble avoir déjà entendu cela il y a longtemps dans cette autre vie avant la Maison. Je crois me souvenir qu'il s’agissait du moulin comme réponse. L'hirondelle est possible aussi mais c'est un oiseau, il vole, non ?

Bougie n’était pas rassurée. Elle n'osa même pas regarder la Blanche qui devait sûrement lorgner sur cette proie qu'elle désirait tant. Mais avant que la flamme de l'espoir se fasse souffler par le vent de la terreur, elle vendrait  très cher les flammes de sa vie.


Résumé. Bougie est paniquée par la Blanche et peu jouasse à l'idée que sa vie serve d'enchère mais n'ose rien dire. Elle rejoint le rassemblement et propose « le moulin » comme réponse.
Alcatraz


Event 1 - La Fête des Loirs [Groupe 3] - Page 2 Snow
personnage : Longue gueule patibulaire d'adulte perchée sur un mètre quatre vingt cinq de puanteur caprine. Croyez le non, Alactraz a seulement dix sept ans. Dans ses bottes de sept lieux et ses vêtements de velours, il n'affiche pourtant qu'une mine éternellement sinistre. Morose jusqu'au bout des lèvres, grinçant à chaque parole. L’œil torve, éteint ou menaçant, il traîne partout sa fatigue morale et son irritabilité foudroyante. Difficile de passer à côté de l'inquiétant Alcatraz et de son amertume, difficile de ne pas frémir quand sa voix grave s'enroule hors de sa bouche comme une lanière de cuir cloutée de sarcasmes et de cynisme. Il fait bien dix ans de plus que son âge, et ce n'est plus tant la barbe ou la carcasse massive : c'est l'air désabusé, l'étouffante et morne aura macabre qui l'entoure constamment. Prenez garde à l'ancien Chef des Cerfs. Ne vous permettez pas des aises sous prétexte que son regard est souvent vague, mélancolique, qu'il semble tout compte fait s'éloigner des vivants un peu plus à chaque jour qui passe. Jamais il ne fut plus manipulateur et amorale qu'il ne l'est aujourd'hui, ni jamais plus violent, alors même qu'il a cessé son tintamarre permanent, sa comédie faunesque. Alcatraz était bien moins dangereux quand il faisait perpétuellement du bruit. C'est désormais qu'il a plongé dans un silence lugubre, désormais que son regard est triste, que vous avez toutes les raisons de le craindre. Pour peu que vous ne soyez pas un Cerf -auquel cas, il puisera au moins dans ses réserves déclinantes de patience et d'amabilité-, évitez le autant possible. On ne sait jamais quand il pourra frapper. Avec la langue, ou bien avec les poings.

Fiche ; Carnet de liens

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Naufrage humain
Naufrage humain
Alcatraz
Lun 9 Oct - 18:12
Il éprouve un soupçon de culpabilité à faire parvenir un printemps écarlate au visage de la Blanche, à lui faire éclore des coquelicots aux joues. C'est moche de faire fondre la neige en y versant l'alcool de ses flatteries faunesques, de mettre un peu d'automne au pays du grand gel. C'est qu'elle est toute candide, la Sil, aussi désopilement touchante que poisseuse de malaise. Singulière alchimie, c'est une mixture dangereuse, du genre à exploser, à répandre l'acide. Mais que peut-on y faire quand la Blanche papillonne ? Quand elle se laisse flatter et danse au sein de ses mots, qu'elle se fait toute jeune femme ondulant dans le flot de ses paroles de miel. Il s'en veut un peu de chanter pour Mensonge avec sa voix d'escroc, si chaude et si coulante qu'on s'y tromperait trop bien. Mais c'est vrai après tout qu'elle est jolie comme tout, la délavée aux humeurs de javel, la tendre carnivore. A sa manière étrange elle n'est pas déplaisante- avec son corps tout blanc, c'est une autre cigogne, une sœur de Banshee, filiforme livide. Qui mangerait les bébés au lieu de les poser au creux de leur landau. Mais ils sont tous des monstres ici-bas, à commencer lui. Quand il se hérisse d'une fourrure faunesque et que Désir palpite aux lisières de sa chair, qu'il s'encrasse de pulsions rejaillis à l'air libre, à peine gainées d'inconscient salvateur. Pour tout, n'importe quoi. Pour la grâce un peu gauche de cette ogresse livide, de ce lys à dents de scie au nectar corrosif. Pas un être charneux pour lequel il n'a pas comme un soupçon de faim. C'est encore honteusement qu'il réfrène ces fringales, nouveaux besoins inassouvies, ne sachant pas réagir à cette lubricité, par quels gestes répondre pour conjurer le sort. Ce terrifiant bouillonnement de concupiscence faunesque qui l'habite en soirée au diapason de la rage. Pourquoi faut-il toujours grandir trop vite, s'étirer en tout sens sans s'en apercevoir ? Quand il a déjà fallut tant d'effort pour dompter ce corps là, cette carcasse d'adulte trop vite arrachée aux rondeurs de l'enfance. Moelleux de la jeunesse déchiquetée par les angles de la maturité. Désormais dans l'Envers c'est encore autre chose, une bestialité écumeuse qu'il endigue à grandes peines. S'il n'en faisait rien, elle corroyerait sa chair au gré des appétits qu'il ne veut pas comprendre trop consciemment encore. Et ils auraient raison d'être tous écœurés.
Mais tout le vinaigre de sa voix-liqueur agace les papilles et entrailles de la Blanche. Il le sent, il le voit. Il pensait l'inquiéter, leur accorder ainsi un répit bienheureux, peut-être leur permettre une fuite d'insectes, délicate et discrète. Partir sur la pointe des pieds sans plus casser d’œufs, ni os, ni crâne- au martel des paroles qu'il procrée dans sa bouche. Abandonner Sil à ses pépiements d'alto désaccordé et poursuivre leur route, lui faire oublier ses ambitions d'Alice maniaque, sauver Bougie de sa tendresse asphyxiante, délavante, mortifère. La sauver des étreintes corrosives, des mots d'amours acides. On ne se confronte pas sans le payer aux caresses d'une Femme Javel. Et c'est à son propre dépit qu'il l'apprend de nouveau, quand d'avoir voulu jouer les malins avec tous ses beaux mots, il n'a fait que trifouiller un peu trop la roselière des nerfs. Voilà ce qu'on gagne à colporter des mots dangereux en escarmouches linguales, à faire grouiller tant des petits douleurs au sein de toutes les tendresses glaiseuses qu'on sculpte de salive. Ah, qu'il se pensait finaud à glisser des piqûres au velours de sa voix... Mais voilà qu'à sa fourrure de faune se mêlent désormais quelques épingles blanches, ratures livides, et jusqu'aux poils de sa barbe qui sont maintenant semés d'échardes hiémales. De la craie dans l'humus. Il ne peut que s'estimer heureux qu'aucune goutte de salive n'ait bondit dans ses yeux, car à son cuir -son épaisse mais palpitante peau d'Envers- cela pique déjà un peu, agressé comme de juste par les comètes translucides de javel, petites étoiles de mort qui choient sur son visage. Mais il campe bien arqué sur ses sabots fourchus, en se morigénant silencieusement d'avoir été aussi confiant quant à ses performances. D'avoir voulu Sil plus naïve qu'elle ne l'est ; et retient dans un coin de son esprit en pleine ébullition, les noms qu'elle énumère, pour apporter la prochaine fois plus de substance à son discours onctueux. Y glisser quelques morceaux d'intimité en plus, à croquer comme des fruits. Pour ne plus avoir à ternir face à une colère Blanche. Voilà une juste punition pour un péché d’orgueil.
Mais ce n'est rien qu'une petite torgnole à sa fierté. La plus grande vient après, une véritable claque. Assénée en douceur, avec des minauderies. C'est cette insinuation qu'elle lui glisse tendrement, quelques mots qui le glacent entre deux battements de cils- de Sil. Et alors il comprend, avant même que survienne la véritable catastrophe, combien la situation lui échappe totalement. Combien il périclite aux frontières d'un abîme. Car elle en sait bien plus que lui- sur ce qui se trame dans la Maison et sur l'Envers lui même. Elle en connaît les crasses insidieuses, les mystères rampants. Oh elle sait, elle sait tout, tout ce qu'il y a à savoir pour subsister encore, pour s'imprimer aux mémoires juvéniles, pour vivre son existence nocturne et entendre, voir ou seulement pressentir toutes les choses importantes, peut-être bien qu'elle sait... Et lui que sait-il ? Pas même foutu de déceler la tanière de son amour perdu. Pas même foutu malgré son bestial arsenal de pister une cigogne. La piètre bête qu'il fait, l’animal imbécile. Incapable à sabots. Qui ne sait rien mais prétend bien, à tricoter des mots savants, des phrases de livre- oui c'est bien beau de parler comme un bouquin, mais en a t'il la science ? En a t'il l'infaillibilité ? A défaut d'autre chose, il se pare d'une densité toute littéraire, s'entremêle d'un millier de mots qui pépient dans son crâne... de grenier, montgolfière, où s’enflamment en combustible les oiseaux de la parole. S'enfièvre d'une passion à une autre, et essaie d'oublier tous ces destins brisés qu'il frôle et qu'il anime de sa comédie fauve. Rien qu'un jour de plus à les faire danser, à onduler pour eux afin qu'ils ne pensent pas à leurs propres blessures, oublient la tentation de se laisser mourir. Essaie de ne pas trop se questionner quant à son propre avenir, de ne pas vraiment choisir ; quitter la Rouge, aller crever de mal être et de perdition dans l'Extérieur délité, sans frontières. Ou se dissoudre dans l'Envers comme un petit sucre en forme de bouc, se laisser couler dans son onctuosité organique, palpitations carmines l'aspirant, l'accouchant, lui faisant un cosmos exquisement intime. S'enfouir aux bourbiers vivants des rêves entremêlés, des mémoires rémanentes... la vérité ? Il n'y aura pas de réponses. Pas ce soir. Ni aux questions qui errent déjà en meutes dans son esprit depuis de nombreuses nuits, ni à l'insinuation vipérine de la Blanche. Une couleuvre de plus à siffler dans son crâne.
Qu'essaie-tu donc de me dire, Sil ?
Ça le tracasse. Et même ça le ronge, ça lui fait mal. Ça creuse en lui comme on perfore le bois. Malaise dans la chair. Raspoutine déteste se sentir dominé. Supporte mal de ne pas savoir, s'agite fébrilement dés lors que point un inconfort mentale. Mais ce soir c'est bien ça : on les mène en bateau. Et lui nage même devant la barque, se dirige vers la rive où l'on désire les faire accoster avec des brasses géantes. Il se fait l’impression d'un imbécile patenté. Et n'est guère détrompé par ses méninges grippés.
Quelle évidence m'échappe ? Quel lien n'ais-je pas fait... ?
Et tel est pris qui croyait prendre. Ce n'est pas elle qui s'inquiète pour sa tribu de lapins ; c'est lui qui agonise de cette insinuation. Se torture d'avoir à faire à ces manières de chattemite, cette assurance languide- oh la Blanche lui renvoie un bien beau coup de bâton, digne d'un revers de béquille de ce cher Éphélide. Juste vengeance à celui qui voulait la tromper avec sa voix coulante, des mots papillonnants. S'il n'éprouvait pas tant de frustration mêlée d'angoisse à sentir la situation lui échapper, il pourrait presque admirer son retournement comme une performance sportive.
Mais il n'a guère le temps que de s'épastrouiller. Que déjà couine un lapin trop malin- peut-être plus qu'eux tous. A peine a t'il pu les mettre en garde contre l'immaculé Barbecue que celui-ci trahit la position de Bougie.
Vilaine bête. Il s'en ferait une terrine sans éprouver de remords.
La Blanche ne se trompe pas quant à leurs intentions- ni sur celles de la Loir qu'elle pointe maintenant du doigt. Et ainsi fanent dans son esprit volage tous les mots qu'il s'est donné la peine d'y faire éclore avec tant d'attentions, au zéphyr fertile d'un souffle cajoleur. Adieu flatteries, caresses, aiguillons d'inquiétude. Tout est emporté par la fourrure pyrotechnique du lapin embrasé. Tout se déchire aux décibels du rire, aux piétinements hystériques de la foule cotonneuse. Les belles phrases semblables à de longs rubans de soie, tous les mots si crémeux, toutes les nuances onctueuses, délités à foison par tous ces battements de pattes et cette voix coupante, en fontaine d'éclats de verre.
Et voilà. Elles arrivent, les menaces. La revendication, sacrifice exigé. Et la devinette tant attendue, délivrée dans un silence qui se presse presque à ses oreilles caprines tant il bourdonne de scabreuses promesses.

- Regardez, comme il se tient là, il a pourtant des ailes, mais ne s’envole pas.
De suite, il se tourne vers Fleur. La pensée fulgure dans son esprit : un Cygne cloué par la peur, juste là, parmi eux. Voilà bien quelque chose qui ne vole pas et que se tient ici. Et tout près, une harpie muette, autre bestiole à plumes n'usant pas de ses ailes. A bien y réfléchir ils forment une sacrée brochette de créatures mythologiques... Ils pourraient même monter un cirque, avec leur gueule de monstre- depuis la sainte Brèche aux contours de biche, toute mouchetée de la croupe aux oreilles tournoyantes, jusqu'à Charogne aux noirceurs emplumées. Il y aurait de quoi écrire une sacrée bonne histoire. Et la Blanche en oracle, un petit dieu en bouche.
Prophète bien incommode.

- Tu es dure en affaire ma toute blanche, ronchonne le faune sans pourtant grand espoir de l’attendrir à ce stade de la conversation. Car qu'il le veuille ou non, les jeux sont déjà fait. Et il n'est pas en son pouvoir d'y changer quoique ce soit. Il ne peut plus que faire appel aux ressources de sa réflexion et suivre les règles édictées par la Blanche. Il ne doute pas, autrement, d'être dépouillé de sa fourrure au profit d'un manteau en crin de bouc, et de servir de lits d'entrailles fondantes à Sil et ses lapins. Non sans avoir été d'abord rongé jusqu'à la moelle.
C'est avec mauvaise grâce qu'il se détourne de la Blanche, sans doute déjà occupée à choisir un nouveau nom à Bougie, parmi les mots qui tourbillonnent dans la coquille de son crâne. Peut-être même un de ceux qu'il lui a si voluptueusement articulé. La petite  Loire est déjà parmi eux, attirée hors du brasier par leur conversation et par les mots de la Brèche, qui s'emploie pour sa part à résoudre l'énigme. Et ses propositions sont loin d'être stupides- surtout la deuxième, joliment poétique dans sa subtilité, quoique pas très crédible.
C'est contre attente de la cadette du groupe que vient la réponse la plus convaincante, malgré la panique évidente faisant grésiller son petit corps de flammes.
C'est fort bien trouvé Brèche, intervient Raspoutine les bras croisés à travers la poitrine. J'en suis arrivé à la même conclusion concernant Charogne. J'ai même songé que la Blanche faisait peut-être référence à Fleur : elle se tient "là", avec nous, mais ne peut pas bouger. Bien que le nom de son groupe réfère à un oiseau, elle ne peut pas voler, ni dans son état actuel, ni même en temps normal. C'est certes un peu alambiqué... Et je ne pense pas qu'il s'agisse de la bonne réponse à vrai dire. En fait, je ne crois pas que cette devinette concerne aucun de nous. J'ai l'intuition qu'elle n'a pas été inventée pour l'occasion ; plutôt qu'elle vient de la mémoire de Sil.
<< Et c'est l'hypothèse de Bougie qui me semble la plus probable, aussi bien compte tenu de l’énoncé qu'en raison de mon postulat concernant le fait que cette énigme ne s'applique pas spécifiquement à notre situation. La seule autre idée qui me vienne est un peu moins crédible : peut-être s'agit-il du nez. Il se tient là, en face de nous, et il possède des ailes, quoiqu'elles ne soient pas de celles lui permettant de voler (et tant mieux). Ce serait un jeu de mot un peu fourbe, je vous le concède, mais...

Silence. On peut voir battre ses oreilles caprines, longs frémissement de fourrure. Trifouiller ses doigts bruns là où se trouve son menton- porté disparu sous les flots drus de la barbe. Crissement de la peau contre les poils.
Je pense que Bougie a vu juste, conclut il. Princesse, Charogne, qu'en pensez vous ?
Qu'ils mettent en commun le maximum d'idées avant de se risquer à donner une réponse. Qu'ils soient tous en accord au moment de jouer l'intégrité (physique et morale) de Bougie. Quand bien même en cas d'échec, il n'escompte pas abandonner la Loire. Il en va de ses responsabilités, en tant qu'aîné, et en tant que Chef ; peu importe qu'elle ne soit pas de son groupe, et moins encore qu'elle ne l'apprécie pas. En l'absence du Grand Loir, c'est au Grand Bouc qu'il revient de s'occuper de ses ouailles. Car ils sont tous avant tous des enfants de la Maison.
Mais il n'en dira rien à voix haute pour l'instant, pas de promesses solennelles à la gamine noiraude- au lapin embrasé. Barbecue aux aguets aurait vite fait de prévenir sa maîtresse que Raspoutine ne compte pas lui payer son dû en cas d'échec.
Et il n'a aucune envie de finir rongé de Javel, ni de voir ses crinières s'en devenir neigeuses. Tout du moins pas plus tôt que nécessaire, tant qu'ils peuvent encore croire à une petite victoire.
Peut-être bien que Banshee interviendra si le danger est trop grand...
Un fol espoir d'imbécile amoureux.


Spoiler:

Charogne


Chat chat rogne
personnage : Sorcière aux yeux verts - met trop de rouge à lèvres et pas de soutien-gorge - crache fumée et venin au visage de quiconque s'approche trop près - pieds nus dans les couloirs - aussi belle que sèche dans ses atouts d'un style victorien - coud en secret - aime tirer les cartes - cache beaucoup de squelettes dans ses placards mais ça tout le monde s'en doute.
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Wicked
Wicked
Charogne
http://lamaison.forumactif.com/t133-charogne-may-fortune-favour-the-fuckupshttp://lamaison.forumactif.com/t129-charogne-mauvais-sang
Mer 11 Oct - 17:18
Mince, voilà que Raspoutine commence à embrumer La Blanche. Charogne espère que ses élèves ne l'ont pas prise au mot quand elle parlait de son super plan d'attaque contre la soi-disante petite Fée des dents, petite fée dont on a pas vu un bout d'aile d'ailleurs. On a totalement dévié de l'objectif avec cette histoire de lapins et de devinette. Et pourtant quand le chef des Cerfs évoque le nom de Banshee, une flamme d'intérêt s'allume dans le regard reptilien de la désormais rapace Charogne, mi-carcasse, mi-animale, revêtue de ses plus belles plumes noires en guise de manteau d'Envers. Mais très vite déjà ses pensées s'entrechoquent, se dévorent entre elles dans son crâne d'oiseau et les cris stridents de Blanche n'aident pas. Elle bat des cils comme si ses prunelles allaient s'envoler, tente de rassembler ses idées mais la petite bête qui court, gratte, remonte dans son estomac est toujours là, prête à s'échapper. Tout s'accélère autour d'elle quand elle sent ses ailes pousser le long de ses bras. Bougie lapin et lapin bougie, Brèche devenue biche, Princesse qui quitte son trône sans aucune difficulté, Rapoustine Krampus et ses égarements verbaux et puis silence, Blanche parle, Blanche pose sa question.

Charogne se tient là à regarder les lapins. Elle a déjà oublié la devinette car la harpie se surprend à rêver de festin. C'est que dans ce couloir il y a une multitude de gibier mais l'heure n'est pas à la chasse et quand son nom est prononcé deux fois la Charogne s'extirpe lentement de sa torpeur. Elle hausse les épaules d'un air totalement indifférent comme si ce simple geste lui coutait un effort surhumain, puis se fige à nouveau, amorphe. Après tout l'Envers est le monde des enfants de La Maison. Elle n'a pas sa place ici, n'a qu'à se tenir là dans un coin et observer. Il n'y a bien que ses petits yeux jaunes qui continuent de se mouvoir, regardant à droite à gauche comme cherchant quelque chose, petites touches de dorées sur un visage peint de gris et mangé d'écailles couleur charbon. Une plume tombe sur le sol, puis deux, puis trois, puis quatre et sous la plumée d'ébène, sous les haillons de robe d'antan luit une carapace sombre et lisse, semblable à la peau des serpents. Il ne manquerait plus que son ramage ne se rapporte à son plumage et... attendez. C'est vrai que Charogne n'a plus de voix.

Résumé:

Bougie


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personnage : Arrivée à ses 16 ans. Atteinte de pyromanie pure, le feu l'apaise. Craint la Blanche qu'elle fuit dans l'Envers, coincée dans une carcasse de lapin enflammé. Crée des bougies pour tout à chacun, surtout pour elle - ce qui lui a valu son surnom.
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Faire feu de tout bois
Faire feu de tout bois
Bougie
Mer 11 Oct - 18:11
La proposition de Raspoutine faisait sens elle aussi (le nez, les ailes, il fallait y songer) et pourtant ce fut son idée à elle, Bougie coincée dans sa peau de lapin, qui remporta les suffrages. Brèche approuva, Charogne haussa des épaules, fataliste, en soit c'était pratiquement un vote unanime. Et c'était à elle de déclamer la solution à la Reine des Lapins, à sa terreur de l'Envers, à cette femme qui, un jour elle en était certaine, l'emporterait dans les tréfonds de l'Envers.

Elle tremblait Bougie, lapine paniquée au pelage perlant de sueur malgré les flammes qui la composaient. Elle sautilla jusqu'à la Blanche mais pas trop près, oh non, pas assez pour qu'elle la saisisse entre ses mains même si, elle n'en doutait pas, elle devait être aussi rapide que ses enfants.

— On va répondre... à l'énigme.

Bougie se tourna à demi vers le groupe, puisant un peu de réconfort, avant de braquer ses yeux sur les pieds de la Blanche. Trop apeurée pour la fixer dans les yeux.

— Le moulin.

Elle ferma les yeux, le sang suintant entre ses dents grinçantes, espérant qu'ils avaient eu raison de croire en elle.

Résumé. Bougie donne la réponse à l'énigme : le moulin.

Notes. Vu l'heure et comme le tour a lieu à 19h ce soir je me suis permis de poster pour ne pas bloquer le tour.
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Mer 11 Oct - 19:40

des lapins dans des chats


le regard jongle, se mêle aux ombres et aux pelotes blanches. princesse a les jambes qui pleurent. entrechoque les rotules spectrales, les dents-diamants qui se brisent à chaque fracas. elle n'arrive pas à réfléchir. les mots coulent, couleuvres indélicates qui dégueulent des gueules des fauves - dans ce monde où les lapins sont carnivores et où les faunes parlent français. princesse se joint au cercle. c'est presque intime, un peu malsain - ça fait tourner les ailes des moulins.

- le moulin ça paraît plus évident que le nez, non ? si c'est une énigme qu'elle tire de ses mémoires ça doit pas être un truc très compliqué.. une énigme d'enfant, quoi

plisse les yeux sur les brasiers qui continuent d'exister dans leur propre réalité. qui se mêle à la sienne, qui ne tient que sur deux jambes ; son corps exulte toujours et elle se retient de flancher. se tourne à nouveau, d'un même mouvement, équipe d'outre-monde. c'est un geste à l'envers.

la bougie répond et elle a sans doute la nausée.

résumé:
BY MITZI

La Maison


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La Rouge
La Rouge
La Maison
Mer 11 Oct - 22:20





Event 1 - La Fête des Loirs


Event 1 - La Fête des Loirs [Groupe 3] - Page 2 Pmzz

Ils se regroupent et ils chuchotent, ils complotent, oh les vilains ! Elle aurait du leur interdire mais La Blanche n’a pas réfléchi, la tête pleine de javel. Elle se contente de bondir sur ses pieds, impatiemment – elle aurait du leur donner un compte à rebours mais elle est sûre, oui elle est SURE, dans son excitation, qu’ils vont se tromper. D’ailleurs, ça ne tarde pas. La grande harpie est toute fauchée, la pauvre princesse flageolle sur ses pieds, les autres turbinent un peu inquiet et elle sourit de toutes ses dents.Qu’elle a pointu, les belles Quenottes. De vraies épines, de vraies saletés.« Alors alors alors ?! » Qu’elle demande au lapin de feu qui vient de se présenter au-devant d’elle.

Comme emporté par le soutien de ses congénères, le faune appétissant mais trop poilu, beurk, et pis la Brèche qui s’entaille d’angoisse, oh la la. C’est si passablement impulsant, de les voir tous se cotonner là, s’épiloficher avec leur sueur et l’odeur de leur peur et elle va bientôt tous les prendre et les manger – — Le moulin.

« AH !! » Et elle crie ! Elle applaudit, elle saute si haut qu’elle en touche presque le plafond et les lapins bondissent ensemble et couinent si fort que le bruit les noie tous comme dans une rivière trop profonde. « AH !!! C’EST PERDU ! TU AS PERDU ! TU M’APPARTIENS ! TU ES TOUTE A MOI ! »Elle en devient blême, la Blanche, puis rouge puis rose puis bave puis tend ses mains pour la prendre, la lapine, qui deviendra javel de flammes elle aussi. Ik ! Fait Barbecue de l’autre côté du groupe.

Alors la Blanche se fige.« Quoi ? »Ik !« Quoi c’était ça ?! »Eh oui, Blanche en gruyère, un peu stupide. C’était bien le moulin, se désole Barbecue.« OOOOOOOoooooooOOOOOOOOOOh nooooooOOOOOOoooon » Tombe à genoux, griffe son visage, larmoie si fort soudain qu’on pourrait presque la plaindre. Elle a toujours sa petite bougie pour la consoler mais le désespoir est si grand qu’elle la rejette un court instant. « Vous avez gagné… gagné gagné pauvre de moi ! Pauvre de Blanche ! Pauvre de sil qui pleure de tous ses cils ! »

Elle soupire, tape du poing par terre et lance une œillade furibonde à Raspoutine. La Blanche lui doit une réponse, elle n’a pas oublié.« Posez vot’ question… ET DEGUERPISSEZ AVANT QUE JE NE VOUS MANGE VILAINS PAS BÔ ! »








Alcatraz


Event 1 - La Fête des Loirs [Groupe 3] - Page 2 Snow
personnage : Longue gueule patibulaire d'adulte perchée sur un mètre quatre vingt cinq de puanteur caprine. Croyez le non, Alactraz a seulement dix sept ans. Dans ses bottes de sept lieux et ses vêtements de velours, il n'affiche pourtant qu'une mine éternellement sinistre. Morose jusqu'au bout des lèvres, grinçant à chaque parole. L’œil torve, éteint ou menaçant, il traîne partout sa fatigue morale et son irritabilité foudroyante. Difficile de passer à côté de l'inquiétant Alcatraz et de son amertume, difficile de ne pas frémir quand sa voix grave s'enroule hors de sa bouche comme une lanière de cuir cloutée de sarcasmes et de cynisme. Il fait bien dix ans de plus que son âge, et ce n'est plus tant la barbe ou la carcasse massive : c'est l'air désabusé, l'étouffante et morne aura macabre qui l'entoure constamment. Prenez garde à l'ancien Chef des Cerfs. Ne vous permettez pas des aises sous prétexte que son regard est souvent vague, mélancolique, qu'il semble tout compte fait s'éloigner des vivants un peu plus à chaque jour qui passe. Jamais il ne fut plus manipulateur et amorale qu'il ne l'est aujourd'hui, ni jamais plus violent, alors même qu'il a cessé son tintamarre permanent, sa comédie faunesque. Alcatraz était bien moins dangereux quand il faisait perpétuellement du bruit. C'est désormais qu'il a plongé dans un silence lugubre, désormais que son regard est triste, que vous avez toutes les raisons de le craindre. Pour peu que vous ne soyez pas un Cerf -auquel cas, il puisera au moins dans ses réserves déclinantes de patience et d'amabilité-, évitez le autant possible. On ne sait jamais quand il pourra frapper. Avec la langue, ou bien avec les poings.

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Naufrage humain
Naufrage humain
Alcatraz
Mer 18 Oct - 13:30
C'est les jambes flageolantes que Princesse intervient. Donne enfin un peu de voix dans leur petit théâtre de monstres savants, au sein duquel elle ne semble être qu'une spectatrice égarée sur la scène, au beau milieu d'une troupe de lurons costumés. Et c'est triste de voir ses guibolles qui tricotent, quand enfin elles pourraient la tenir toute dressée, bien droite sur cette terre qu'elle ne foule plus du pied. Mais elles s'arquent et tremblotent, épousailles de genoux, qui s'embrassent bruyamment, encore et encore, jusqu'à s'en faire quasiment indécent. Et ce tempo infaillible éveille presque à sa barbaque de faune comme un rythme dansant (on peut créer de la musique en jouant avec des os), car il en faut bien peu pour secouer d'un sursaut cette carcasse bestiale, et dans la panique, la peur ou la colère, il voit somme toute autant de raisons pour exulter, quand l'Envers s'en vient brouiller les limites de son corps et de sa moralité. Alors il n'y a plus qu'à sentir, qu'à agir, plutôt que de raisonner. Il s'en mettrait presque à bondir pour un rien, à claquer des sabots en rythme avec les genoux-castagnettes de Princesse. S'il avait sa flûte, il y soufflerait gaiement tout l'air de ses poumons. Il pourrait même lui gueuler un poème et l'entraîner avec lui dans une polka sauvage.
Mais il n'y a encore une fois qu'un frémissement infime à ses oreilles caprines, un frissonnement qui grimpe et se love dans leur nid d'arabesques feutrées. Peut-être une crispation involontaire des mains,  un tressautement le long de ses jambes, et un rictus au coin de ses lèvres. Car Raspoutine n'a pas l'habitude de garder le contrôle de lui même dans l'Envers, de réfréner ses nerfs et leurs palpitations. Tant qu’il y a des mots au nichoir de sa bouche, pour s'envoler jusqu'aux oreilles d’autrui tout va bien dans l'esprit agité et dans la chair faunesque. Mais ces émotions qui tournoient alentour et se piquent à la roselière carnée entremêlée à l'os l'excitent et propagent comme une fièvre à son corps. Trop de choses à voir, à sentir, à entendre, et trop peu de mots pour gainer son humanité dans un faisceau de paroles. Ce n'est pas naturel d'aller à l'encontre des métamorphoses qui s'opèrent dans l'Envers, de vouloir maintenir l'océan de pulsions qui se met à bouillonner en lui- l'empêcher de ruer, de fissurer son être. Tenir les hurlements et les coups dans l'abîme. Empêcher sa conscience grelottante de se déliter dans les vents de la passion- celles des colères, des désespoirs et des ivresses faunesques. Se refuser à ces moments de répit qui lui permettent de tenir tout le reste du temps, quand pourtant son corps et une partie de son esprit se laissent peser contre la fine membrane empêchant le déversement de ces brasiers nerveux, pour mieux la déchirer, et mieux l'éparpiller, le disperser au gré de ses brutalités. Ainsi a fait le grand Pan, en mettant ses amours successifs en lambeaux. Ainsi ferait le Grand Bouc s'il ne mettait pas tout son cœur à l'ouvrage inverse ; à ne pas déchirer, à ne pas disloquer, quand tout en lui n'aspire au contraire qu'à réduire en charpie et son corps et le monde. S'émietter jusqu'à l'extase. N'être plus rien de précis. Surtout pas ce petit point de douleur palpitant dans le monde, infime palpitation le long d'un nerf géant. Ignoble étincelle de souffrance papillonnant dans une nuit grouillante- dans cet Envers qui n'est pour lui qu'entrailles sylvestres, dédales entrechoquées, royaumes de poussière voletant sous les étoiles. Et nerfs qui lâchent au gré des hurlements et des saccades qui saisissent sa carcasse. Comme ils menacent à l'instant de fouetter dans son corps en cédant un à un ; pas pour la gigue terrifiée de Princesse, quand bien même elle suffit à lui mettre de la danse au corps. C'est la Blanche qui fait remonter ses nerfs jusqu'à la floraison (déploiement dans la viande, gorgement électrique) et cranter sa silhouette quand les muscles se tendent sous leur gaine de fourrure. Et que la nuque se ploie, que les cornes se pointent, arabesques de violence sculptée encadrant son visage.
Car la voilà qui hurle, mitraille de ses longues mains -clap clap clap clap- et côtoie les milles et unes constellations peintes au plafond de leurs couloirs tatoués. La tête dans les étoiles qu'ils ont créées eux même, suivis de prêt par ses nuées floconneuses qui glapissent de concert, dans une crue stridente de voix animales qui fusent à leur tympans. Et comme une vague, ils retombent tous, écume vivante et frissonnante, tandis que Sil elle même, Venus amochée née dans les flots de javel, s’embarrasse à nouveau de la pesanteur qu'elle vient d'outrepasser. S'affole et s'embrase, devient rouge sang et rose pastel- bave comme une aquarelle. Mais n'a rien d'un dessin, dans ses reliefs onctueux et suants, son horreur trop charnelle. Tends ses mains corrosives vers Bougie en exsudant l'avidité, incarne le désir de toutes ses couleurs retrouvées, et de ses gémissements, et jusqu'à sa moiteur de javel qui les détruirait tous, bave acide d'usine chimique. Suinte et s'étend comme une fleur carnivore, palpitante de faim, les doigts tremblants prêts à s'entremêler aux flammes de la jeune Loire. Et sans doute ne s'y brulerait elle pas. Sans doute pourrait-elle se saisir du cœur même du brasier sans laisser échapper plus qu'un glapissement ravis. Alors il n'a en retour à lui offrir que sa propre bestialité, n'a pour toute réaction que de lui préparer une charge colossale. S'apprête à tenter de l'empaler ou de la renverser- sans trop penser à autre chose qu'au danger qu'elle représente, sans trop rien ressentir que le feu sur ses nerfs, la crispation de ses muscles. Car il est si délicieux d'être en rage.
Mais la Blanche n'attaque pas. Elle se fane aussi brutalement qu'elle a éclot dans toute son horreur, s'en retourne brutalement à la lividité. Rejoint le camaïeu de ses cohortes blêmes, albâtre sur coton, sans que Raspoutine ne saisisse bien pourquoi. Il reste prêt à la charger. Puis il entend le couinement- charabias synthétique de lapin qui s'enroule à son oreille caprine. Dénué de sens, sauf pour Sil, déjà réduite à l’immobilité par un de ces mots glapis dans un langage barbare. Rien qu'une syllabe pour la décomposer, et pour faire fondre l'hiver de son visage en sanglots déchirants ; des larmes qui rongeraient tous les mouchoirs s'essayant à les éponger. Mais si criantes de désespoir ! A l'en tirer de son coma bestial, à l'en laisser stupide. Béant d'absence nerveuse. Relevant la tête, soudain vide, avec un malaise naufragé dans la chair, dérive dans les viscères, tournoiement dans le crâne. Il lui faut quelques secondes de trop avant de ressentir une pointe de compassion envers la Blanche et son débordement lacrymale fleurant bon le dégueulis d'usine chimique. Mais il n'en montre rien, car une relative anesthésie borde son cœur malade. Et pour rien au monde il n'échangerait leur place- qu'elle pleure, la Sil, toute la javel de son corps délétère. Mieux vaut elle qu'un des leurs. Mieux vaut des larmes que du sang. Du coin de l’œil, Raspoutine tente d'évaluer les états d'âmes du reste de leur troupe. Bougie semble positivement terrifiée et encore sous le choc de l'ignoble métamorphose dont les a gratifié la Blanche-Rose-Rouge. Brèche n'est pas non plus au meilleur de sa forme à en juger par l'angle adopté par ses oreilles de biche et la gymnastique opérée par ses pupilles. Fleur est fidèle à elle même entre les mains de Princesse- qui pour sa part, doit être à la limite de la liquéfaction après les catastrophes successives ayant émaillé cette soirée qui s'annonçait festive. Elle n'aura dansée que par entrechoquements ; il faudra plus tard l'emporter dans une valse ou un remous festif pour tenir sa promesse. Et puis il y a l'adulte. L'oiseau. La créature. A faire monter aux lisières de sa peau l'ondulation duveteuse d'une intense chair de poule.
Avec ses airs de dinosaure, Charogne observe, reptilienne sous les boas de plumes noires ; plumage de cabaret gothique floconnant somptueusement sur le squame de sa peau. Il ne s'attardera pas à guetter à son bec quelques dents méchamment pointues (mais en a t'elle seulement besoin quand son visage a pris la forme d'un poignard ?) et  sa carcasse de faune reste sur le qui-vive ; car il n'est après tout qu'un gros bouc dressé sur ses pattes, face à cet oiseau là. Difficile de rester tranquille quand un monstre qui le concurrence dans le délit de sale gueule fait le pied de grue dans son dos. Et qui plus est, une harpie. C'est comme une mauvaise blague, d'avoir là, dans l'Envers, une de ces créatures vengeresse Incarnations du tourment, des culpabilités qui vous dévorent le cœur. Charognards avides piochant aux souffrances des condamnés leur moyen de subsistance, nourries d'entrailles épeurées, de malaises, de remords. Comme si plutôt que de lui envoyer Banshee, la Maison préférait faire passer un message plus cruel. Un susurrement presque inaudible glissé à sa conscience, en la silencieuse et symbolique figure de Charogne. C'est comme un "tu n'as pas finis de souffrir" aux airs doucereux de "je te l'ai mise bien profond mon biquet". Pour lui faire payer d'avoir caressé l'espoir d'une vie En-Dehors de ses murs. Le punir de son rêve d'un amour à l'Extérieur... lui rappeler qu'il n'est rien de plus qu'un autre naufragé. Rien de plus qu'une énième âme perdue. Que seule une étreinte Rouge pourra le sauver et pourvoir à ses manques. Qu'il n'y a de salvation que pour les plus oublieux des autres possibilités, les plus soumis aux règles. Qu'il n'y a de libertés que dans la seule mesure où il suivra son rôle, sans pêcher par excès de zèle en étant trop adulte. Sans en faire plus que nécessaire, dans la démesure qu'on l'a implicitement chargé d'incarner. Le strict nécessaire de maturité pour habiter son rôle, exhibée en costume tout de fourrure et de viande. Garder aussi longtemps que possible une âme d'enfant derrière ces apparences. Se refuser aux grincements insistants de la raison... Indésirables jérémiades, impuissantes à changer quoique ce soit à sa vie.
Tout ce que je peux espérer de l'avenir, c'est de finir moins barjot que Sil après m'être fondu dans l'Envers... Et gare à moi si je nourris d'autres désirs que celui de l'y rejoindre- ce serait contrarier les dessins de la Maison. Sans doute veut elle d'un Grand Bouc pour hanter ses couloirs... on manque de faunes entre ces murs- et  c'est tant mieux. Je serais bien inutile si nous étions plusieurs, rien qu'une chèvre dansante parmi d'autres.
Déjà alors il lui semble peiner à avoir la moindre utilité. Si la Rouge a une once de pitié, cette soirée se dirige tout doucement vers son terme, et ils en auront bientôt finis de traîner leur carcasse dans cet Envers malsain, étrangement corrompu. Grouillant toujours le long de ses nerfs. Frissonnement persistant coulant dans ses oreilles, rivière grelottant à travers les galets de sa colonne vertébrale ; caresses d'araignée, murmures de caverne, baisers d'écume, autant de délicates mises en garde vibronnantes à travers les méandres entremêlés des nerfs et de sa conscience. C'est un malaise croissant qui l'envahit depuis le premier battement de coeur affolée de la Maison. Gêne viscérale pataugeant dans le chaos d’aspirations contraires qui envahit doucement son esprit et son corps. Raspoutine ressent une difficulté croissante à rester concentré. Les troubles de l'attention et l'hyperactivité évidente que seul le personnel de la Maison a su déceler en lui semblent toujours croître au sein de l'Envers. Et c'est encore plus vrai ce soir. A chaque minute qui passe, le monde lui semble être un peu plus brouillé, tangiblement composé d'un millier de fragments infimes qui pourraient chacun le plonger dans une interminable contemplation, sans pour autant que ses sens ni son esprit ne réussissent à se fixer sur aucun d'entre eux. Mosaïque ondoyante aux tessons à ressorts.
Il faut d'autres paroles (hurlées) pour l'arracher à sa soudaine fascination envers le frémissement de duvet sur la peau de Sil, et à ses idées vagabondes de Cerfs Blancs galopant à travers cette pubescence fluctuante.

-Posez vot’ question… ET DEGUERPISSEZ AVANT QUE JE NE VOUS MANGE VILAINS PAS BÔ !
Les y voilà alors. La question, celle pour laquelle l'intégrité de Bougie a été mise en jeu, celle pour laquelle ils prennent encore le risque de se faire croquer. Et c'est à lui qu'elle s'adresse, ce sont ses yeux qu'elle fixe, la Sil énigmatique aux insinuations brûlantes. Sphinx lagomorphique. Il sait ce qu'il doit dire. Il sait pertinemment ce qu'ils sont venu chercher- et Brèche l'a devancée dans sa demande, tout à l'heure. Ce n'est qu'en raison de sa place au sein du groupe et du volume excessif de son discours qu'elle s'adresse désormais à lui plutôt qu'à la jeune Loir. Car comme toujours, Raspoutine prend trop de place. Car comme toujours, cela finit d'une manière ou d'un autre par se retourner contre lui ; quand il prend conscience que son cœur lui impose un choix là où il n'en voyait pourtant aucun. Mais voilà qu'une opportunité se présente. C'est vers lui que la Blanche s'est tournée. C'est à lui qu'il revient de poser une question. N'importe laquelle. N'importe quelle interrogation qui lui viendrait l'envie de soumettre à la Blanche...
Elle sait peut-être où est Banshee.
Sil est un être de l'Envers. Ressentant ses remous, connaissant ses replis. Elle pourrait lui répondre. Elle pourrait peut-être porter une lumière salvatrice sur cette disparition. Lui apporter quelques réponses... Au moins une. Une seule. Quelle question pourrait-il lui poser parmi toutes celles qui se glissent désormais à son esprit troublé ? Pourquoi Banshee n'est pas revenu ? Pourquoi est-il partis sans m'emmener avec lui ? Pourquoi ne m'a t'il pas laissé de message ou de signe ? Est-il quelque part ou nous observe t'il ? Est-il encore en vie ? A t'il vraiment rejoint l'Envers ? Et si oui, a t'il seulement gardé toute sa tête ce faisant ? Peut-on le contacter ? Sais-tu où il se trouve ? Qu'est-il vraiment arrivé à Banshee ? Que voulait-il ? Et l'a t'il obtenu ? Pourquoi n'intervient-il plus, à plus forte raison par une soirée telle que celle-ci ?
M'a t'il aimé jusqu'à la fin ?

Des questions auxquelles on lui fournirait peut-être une réponse, aussi cryptique soit elle. D'autres qu'il ne servirait à rien de poser. Mais toutes se mettent à caqueter dans son crâne, devenu une volière de pensées affolées. Toutes donnent un peu de leur voix. A tel point qu'il n'y a plus guère de place pour d'autres interrogations. A tel point que les mots évidents qu'il lui faudrait prononcer ne parviennent même plus à se former dans son esprit- moins encore à ses lèvres. Il ne règne plus en lui qu'une intense confusion. Est-ce dû à sa forme d'Envers et à toutes les altérations qu'elle induit sournoisement ? Ou à cet Envers là, particulier et anormal ? Ou encore simplement à une remise en ordre de ses priorités... ? A son besoin de savoir. Plus urgent en ce qui concerne Banshee que ce voleur de dents qui ne signifie rien. Qui peut bien continuer à spoiler la petite sourie de ses droits, pour ce que ça peut lui faire. Que lui importe cet être ? Que sont tous ces gamins édentés au prorata de Banshee ? Rien. Rien. Rien. Il n'y a pas mort d'homme. Ce ne sont que de simples dents. Qui repousseront plus fermes. Peu importe que quelqu'un ou quelque chose s'en saisisse, sous la tête des enfants endormis ou à même le feutre fondant de leurs gencives. Quelle différence, elle repousseront... Ils n'en seront pas à leur premier cauchemar vécu en dehors du sommeil. Ce n'est peut-être qu'un nouveau sacrifice à consentir à la Rouge, une offrande de plus à lui faire afin de la satisfaire. Peut-être devient elle gourmande avec les ans, peut-être s'empâte t'elle, l'avide baraque. Peut-être réclame t'elle un peu plus d'innocence et un peu plus de sang.
Peut-être que j'essaie de me convaincre de choses auquel mon bon sens m'interdisent d'apporter du crédit. Peut-être bien qu'il vaudrait mieux pour moi que je réussisse à y croire.
Et peut-être qu'une part de lui apprécie de dorloter cette souffrance qui niche en son sein, et qui grandit chaque jour un peu plus comme une affreux marmot. Peut-être aime t'il jouer les Grands Boucs en martyrs, assumer des responsabilités qui le tourmentent pour des faons ingrats, et agir en accord avec une moralité quelconque qui lui semble ternie et cendreuse face aux appels du cœur. Car c'est toute sa poitrine qui déchire, quand sans plus réfléchir, sous le coup d'une pulsion douloureuse et contraire à tous ses désirs, il brise enfin le long silence qui s'est installé. Qu'il trahit injustement son cœur. Et qu'il prononce des mots au goût de brûlé baignant dans un jus de bile.

- Qui vole les dents de lait des enfants ? Et par qui, j'entends également quoi. Nous voulons connaître sa nature, savoir s'il s'agit d'un des nôtres ou d'une manifestation de l'Envers. Voilà notre question, et sa substance. Qui vole ces dents ?
Sa voix est ferme, indéchiffrable. Mais son cœur en morceaux se répand en éclats dans ses entrailles crissantes. Et il n'y a plus au fond de ses yeux que de bouillonnantes ténèbres ; à l'orée de ses cils, une pellicule humide.
Il lui semble qu'il pourrait tuer machinalement quelqu'un en l'instant. A commencer par lui même.


Spoiler:

La Maison


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La Rouge
La Rouge
La Maison
Jeu 19 Oct - 0:12





Event 1 - La Fête des Loirs


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Le Grand Raspoutine frissonne. Le Grand Raspoutine tremble. Le Grand Raspoutine a de l’eau qui perle à ses yeux mais pourtant, il est si massif et si costaud soudain et tellement sous tensions qu’elle les voit presque rapétisser à ses côtés tant il devient immense. Sil, posée, contemple ainsi son œuvre, et les lapins avec elle retiennent leur souffle pour apprendre enfin quelle est la Grande et Bonne Question. Quand elle tombe en gouttes éparses, la javel sent bien que ceci n’est pas la fin. Son moment de colère et de famine passée, elle lustre calmement la chapelure de cire de la bougie blanchie. Tant pis pour le lapin de flammes, l’occasion se retrouvera bien de la chasser et de l’attraper à son collet. Tant pis pour les autres aussi, la Faille, la Danseuse à roulettes, même elle, la Vautour, juste des idées, des rêves à attraper comme autant de papillons éphémères.

Sil semble alors fondre. La bassine est encore là, ruisselant dans ses cheveux, toute de mousse, toute de calcaire. Ses yeux font pop dans leurs orbites tant ils grossissent et gonflent sous la muqueuse attaquée et ses lèvres se déchirent sur un sourire factice composé uniquement de dents, de jolies et belles dents. Elle est osseuse, elle a la bouche pleine de savon.

(On l’a poussé de dos et elle a plongé mais n’est jamais ressortie. Elle venait de mettre le drap, avec la soude et tout le reste et ça s’est enroulé autour de sa tête. Alors elle a respiré les effluves et si bien emmaillotée, est restée ainsi près de douze heures sans bouger)

(Quand on l’a enlevé, son visage s’est décollé)

(Entendez vous ?)

(Son visage est resté accroché aux draps, oui, tout bien scotché)

« Oh Raspoutine oh Raspoutine, à ta question, je donne ceci :

Il fut un puis il fut deux
Plus qu’un fantôme dans les cieux
Levez les yeux gare à l’errant
Si tout est blanc garde à vos dents
»

Alors elle éclate de rire. Et elle implose. Elle implose en un milliard de goutte blanche qui vous éclabousse tous. Les tâches finiront par partir sans doute mais pour l’instant, elles vous collent, elles vous grignotent, elles vous agacent et elles vous rongent. Vous avez sur le visage et sur les vêtements et sur vos cheveux, oui tout est blanc. Comme un dalmatien, avec vos tâches, vous vous trémoussez et elle s’esclaffe.

Puis disparait, dans la grande prairie. Avec ses lapins pour seule compagnie. La suite la voici, voici le grand frisson. Mais surtout n’oubliez pas, la réponse à la Grande Question.

Quand dans un cri strident qui malmène tous les tympans, se brise cette facette de la réalité. Et cela se confond d'un rien, avec son rire à elle, symphonie vacillante qui sur la peau fait comme des tessons lames de rasoirs. Quand L'Envers s'étire, bascule d'une étape, les précipitent dans les méandres d'un néant plus profond encore, sur les notes tangibles d'un hurlement glaçant qui n'en fini plus de s'étendre.








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