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Yeux disent le contraire - Masque
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Jeu 16 Nov - 13:35
Dans le grondement ronronnant des tambours des machines, tu t’y glisses main dans la main avec Masque. Tu l’attires doucement dans le ventre chaud et vombrissant de la maison et tu t’installes entre deux machines qui s’échauffent. Là des coussins récupérés, des draps entassés forment une petite cabane loin des tracas du lieu. C’est ta petite cachette, ton antre et ton temple, ton autel à sacrifices. Tout le monde connait ce coin mais tous attendent que tu n’y sois pas pour récupérer de quoi sustenter un temps soit peu le bruit sourd de leur ventre qui rappelle celui des machines qui lavent et travaillent. Cassiel aujourd’hui dans ta jolie petite robe tu décides de jouer les petites filles gentilles avec Masque. Oh elle n’a pas la vie facile et ta dent en moins est plus jolie que son masque de plus. A côté de toi, tu lui montres la pile de magasines qui tu as dénichés spécialement pour elle. Tu gardes sa main dans la sienne. Ta paume est douce et tendre, elle est rose comme tes joues et des genoux. Tu lui souris tout simplement, édentée comme la dentelle que tu es. Tu enroules finalement ton bras autour du sien et l’amènes un peu plus dans ta tanière. La lumière y filtre à peine et seuls le travail des laveuses soufflent une vie. Tu n’oses pas encore parler parce que tu as peur de casser le sublime silence que tu t’es évertuée à installer. Tes yeux et tes beaux cheveux parlent à ta place, ils se meuvent tous vers elle. Tu l’admires dans son beau masque. Tu lui as promis qu’elles en trouveraient d’autres aujourd’hui. Tu lui as promis que tu l’aiderais à s’en faire des jolis. Finalement, après un long moment à la regarder, tu la lâches pour attraper un magasine et le feuilleter en silence.

Tu lâches un léger rire en pensant tout bas et tu arraches finalement une feuille. « Oh, tiens, regarde comme elle est jolie ! » Tu lui montres le visage parfait d’un mannequin. Les yeux bleus, la peau lisse et les joues légèrement pêches, comme les lèvres rosées. « Dis-moi, Ma’… » tu relèves les yeux sur elle et tritures tes cheveux, la tête légèrement penchée sur le côté. « A quoi tu ressemblais avant d’avoir tous ces visages ? Je t’imagines avec le visage fin et une peau de bébé… » On n’aime pas parler du passé, ici, mais toi tu ressasses les souvenirs. Figée en arrière, tu n’arrives pas à accepter le présent, et en réalité, tu n’arrives pas à accepter le calme et la dignité que Masque affiche après sa défiguration. Tu t’enfonces finalement au fond de la tente, dos contre le mur, et tu lèves une main vers les rayons de soleil qui traversent les poussières. Tu fermes un oeil et tu dessines dans le vent, la langue coincée entre deux dents. « Tu vois, je te vois comme ça, plus jolie que maintenant… mais c’est pas très compliqué. J’ai pris  les magasines dans le dortoir des Loirs, mais j’ai fait attention à ce qu’ils ne soient pas les tiens, t’inquiète pas ! On va te trouver de jolis visages, pis j’ai pris mes ciseaux et de la colle, mais chut hein, faut pas que les autres le sachent, d’accord Ma ? » Tu lui remontres le trou de ton sourire puis tu tu continues ta petite entreprise. Oh jolie Cassiel, tu veux juste l’attirer dans tes filets et la manger un peu plus tard. Parfois, tout parfois quelques fois, les moments de répit sont agréables, oh si doux que tu aimerais être seulement gentille. Mais tu es aussi stupide et ça te perdra bien encore un peu.
HRP:

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Sam 18 Nov - 23:45
Les agneaux parmi les loupsLe doux tintamarre des tambours en acier, l'odeur nostalgique des draps propre et du linge mouillé,
quelque part entre la chaleur des sèches-linge, il y avait Masque, perdue entre les couverture,
et il y avait Cassiel aussi.
Visage d'ange, dent manquante, sourire malicieux et regard rieur, visage d'enfant, visage vivant. Elle vit joliment, Cassiel, Masque voudrait voir les larmes qui lui ont donné son nom. Mais elle ne sourit pas, elle ne dit rien, elle reste silencieuse, se laisse entraîné par l'enthousiasme forcé de la jeune fille.

« Dis-moi, Ma’…
_ C'est Masque.»


Cassiel sait bercer avec ses promesses et ses sourires charmeurs. Masque ne sait plus que regarder,
qu'admirer. Elle avait été cette petite fille qui souriait pour charmer, séduire, avoir ce qu'elle voulait.
Elle n'était jamais spectatrice, jamais la dupée. Et elle voyait Cassiel qui rependait ses paroles dans l'air,
comme des milliers de poussières dans les rayons de soleil que filtrent la fenêtre. Elle la regardait invoquer le passé, raviver la flamme et attiser la brûlure, comme dans une étrange obsession de vouloir cotiser la plaie pour en créer de plus profondes encore. Alors Masque plonge sa main dans sa poche, caresse de ses doigts fin une photo chiffonnée de ce qu'elle était, tellement usée d'avoir été regardée, les yeux pleins de regrets, que le temps a vieillit son papier glacé.
Et elle enfonce le clou, en bon charpentier, mais Masque sait qu'elle ne dit que la vérité. Elle ne lui en veut pas, elle croit s'en ficher. Même si les commissures de sa bouche se tordent sous les bandages et que ses doigts se crispent sur le papier glacé.

« Elle ressemblait à une jolie fille. Un peu comme toi, avec des boucles blondes.»

Et elle la regarde arracher tout ces visages. Elle trouve ça plus cruel, plus malsain que quand c'est toi qui le fait. Elle prend les papiers à la volé, pour ne pas la laisser salir seule la douce innocence des joues roses et parfaite, ne pas agir seule face à cette figure défigurée qu'est la sienne.

« On va te trouver de jolis visages, pis j’ai pris mes ciseaux et de la colle, mais chut hein, faut pas que les autres le sachent, d’accord Ma ?
_ C'est Masque. »


Masque prend les ciseaux, découpe des trous dans les visages trouvés par Cassiel, elle les met devant le sien, regarde sa compagne, pour lire l'approbation dans ses yeux.

« Et toi Cassiel, tu veux un masque ? Tu pourrais avoir toutes tes dents, comme ça.»
Masque ouvre les magazines, regarde les sourires blancs des stars de cinéma. « Tu sais, c'est drôle d'avoir un masque, tu peux être n'importe qui, t'as pas à t’inquiéter des choses horribles de toi que les gens pourront voir, parce que tu peux dire que c'est la faute du masque.»

La faute du Masque, tout est de la faute du Masque.
© CRIMSON DAY
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Ven 24 Nov - 16:26
Cassiel, ma petite chérie, tu coules un regard plein de bienveillance, doucement bercée par les tambours qui vous entourent. Tu croises les jambes sur la couverture un peu mauve que tu avais dénichée - volée - dans un des dortoirs. Tu ne fais plus la différence entre les différentes catégories, en réalité, tu ne fais plus attention aux autres. Tu te fiches également du nom complet de Masque parce qu’elle n’est ni entière ni complète ni même quelqu’un. Personne ici est quelqu’un et toi-même tu n’es rien. Masque n’a qu’un masque sur le visage.

« On aurait pu t’appeler Papier » dis-tu en agitant bruyamment un visage décapité. « Ou Ciseaux mais pas Pierre» Tu penches encore la tête sur le côté, tes cheveux se déplacent avec une facilité et une légèreté qui te rendent si douce, oh ma Cassiel. Tu arbores ton joli et doux sourire qui se veut réconfortant et amical et tu la regardes droit dans les yeux. Tu reposes une main sur la sienne d’un air gentil et puis tu reprends tes découpages.

 « Elle ressemblait à une jolie fille. Un peu comme toi, avec des boucles blondes.
Alors, tu me trouves jolie ? J’entends les autres dire que je ressemble à du papier buvard avec mes bleus et mes coupures. Que je suis un peu une carotte râpée. Tu me trouves vraiment jolie ? j’aimerai dire la même chose de toi, mais ces filles sur les magasines ne sont pas vraiment réelles et tes cheveux n’ont pas beaucoup d’éclat. »

Ta dent manquante est encore plus présente et tu te penches bien sur Masque pour attraper du fil, caché soigneusement quelques jours plus tôt pour l’occasion. Tu prépares bien ton coup, tu les as toujours bien préparés car les bons coups sont toujours ceux qui font mal. Et tu attends d’avoir mal. Tu trafiquottes des petits trous pour y passer la ficelle dans le papier glacé un peu chiffonné.

« Et toi Cassiel, tu veux un masque ? Tu pourrais avoir toutes tes dents, comme ça. Tu sais, c'est drôle d'avoir un masque, tu peux être n'importe qui, t'as pas à t’inquiéter des choses horribles de toi que les gens pourront voir, parce que tu peux dire que c'est la faute du masque.
Un masque ? Mais tu as dit que j’étais jolie. Je n’ai pas grand chose à cacher alors. »

Tu prends le temps de la pause et enfile le masque de fortune que tu viens de réaliser. Tu fais mine de l’arranger puis l’enlèves en le lui tendant. Tu sors de sous les couettes un feutre rose et tu commences à colorer les lèvres un peu trop pâles à ton goût. Et puis tu aimes la couleur de toute façon, tu as toujours aimé le rose et les couleurs vives et pastels. Tu laisses planer un silence bien calculé puis relèves les yeux sur elle. Tu es légèrement abaissée par rapport à elle.

« Quand je fais des choses horribles, Masque, je veux qu’on me regarde. » Tu te redresses entièrement à sa hauteur. « Pour qu’on sache que je suis là »

Ta petite confiance au coin des machines est pourtant bien sincère, presque désespérée. « Moi je veux vivre, Ma, tu as peut-être raté le coche autrefois. »

Tu gribouilles des petites tâches de rousseur et changes radicalement de ton pour une voix suave et douce. « Je t’imaginais avec des tâches de rousseur, et les joues roses et des petites lèvres pincées. Non ? »



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