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La Maison :: Fermer les portes :: Vestiges :: Les Contes Ébréchés
Si le loup y était, il nous mangerait
Brèche


Si le loup y était, il nous mangerait BxUiPsk
personnage : arrivée en septembre 1991, ne sent pas la douleur physique, se transforme en centaure biche dans l'envers, parfaite bouc émissaire (ne crie jamais, ne pleure pas, ne sent rien), a du sang sur les mains, enterre les morts humains comme animaux.
Libre pour rp? : Oui
Messages : 253
Reine du prank
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Brèche
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Dim 24 Sep - 22:01
→ Fait suite directement au Rp : Et tu tapes, tapes c'est ta façon d'aimer

Le loup l'avait dévoré ou, plutôt, avait tenté. Ses mâchoires s'étaient refermés sur sa gorge l'emportant loin de la moiteur du Cellier, loin des bras de Feu-Follet qui aurait pu l'extirper de cette gangue de pétrole. Mais, hélas, c'était trop tard. Le loup l'avait entraîné dans l'Envers, en cet endroit où il pouvait se montrer tout puissant sur elle. Ou il pouvait la dévorer, encore et encore, tel l'aigle se repaissant à jamais du foie de Prométhée. Dans l'Envers personne ne vous entend crier.

Lorsque Brèche rouvrit les yeux elle ne vit que le noir insondable, noir de caveau qui fit battre le cœur dans ses oreilles. Elle se crut enterrée vivante, prisonnière de son cercueil. Ses mains se tendirent en avant, ne rencontrèrent que le vide. Bref soulagement avant que ne vienne la question : où était-elle ? L'Envers était semblable à l'autre côté du miroir. Il était le reflet inversé, déformé de la réalité.

Brèche renifla, ne sentit aucun odeur de sève et de pin. La forêt était donc à proscrire. Elle devait se trouver encore au sein de la Maison. Mais où ? La Loir se releva, chancelante sur ses nouvelles jambes – fines pattes de biche aux sabots érodés par les courses insatiables qu'elle tenait dans l'Envers. Ses oreilles tournaient en tout sens cherchant un son, un écho, qui puisse la guider.

Un carré de lumière se dessina à l'horizon, lueur au fin fond d'un tunnel qu'elle suivit à défaut d'autre fanal. Des jumeaux à ce premier éclat se succédèrent trouant l'obscurité. Des fenêtres, un couloir, elle devait probablement errer au sein des nivelés de la Maison. Sa voix sonna comme un croassement, lui revenant en échos affaiblis.

« Euh... Y a quelqu'un ? »

Aucune voix ne lui répondit. Mais elle perçut sa présence. Il était là, la flairant de son large museau, soufflant son haleine chaude sur son pelage de biche apeurée. Brèche ne se retourna pas, trop terrifiée pour faire face à ce qui l'attendait dans son dos. Un loup gigantesque à la gueule béante prête à la gober avec aisance.

Fuir demeurait sa seule option. Ses sabots heurtèrent le parquet se muant en un roulement sonore qui se répercutait sur les murs – rouges, sanglantes, traces de ceux ayant été fauchés par la Rouge, peut-être même ceux du Grand Massacre. Bras repliés contre elle, la Loir fonçait aveuglément en avant dans ce couloir sans fin aux murs suintant l'hémoglobine par chaque pore de ses briques. Elle cherchait, du regard, une silhouette, une lueur amie.

Le couloir se mua en un carrefour. Brusquement, ses sabots manquant de déraper, Brèche prit à droite s'engouffrant dans une voie obscurcie, dénuée de toute lumière – sauf une qui luisait, doucement, pareille à une petite veilleuse. C'était doux comme une peluche qui vous réconfortait contre les monstres cachés sous le lit, lueur tamisée et discrète de luciole qui se miroitait dans les prunelles égarées de Brèche la fille-biche.

« Pieds-Nus, c'est toi ? » souffla-t-elle d'un ton tout bas ne voulant pas alerter le loup qui la cherchait.

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Invité
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Sam 30 Sep - 11:48

Il faisait noir, si noir, qu’il était difficile de distinguer quoique se soit. Particulièrement aujourd’hui. C’était comme une mauvaise farce, faite pour m’égarer. On se jouait de moi, on me faisait tourner en bourrique. Et malgré tout, je ne lui en voulais pas. Comment le pourrais-je ? Jamais ! Je l’aimais trop. Et puis, je devais reconnaître que ces derniers temps, les choses avaient été plutôt faciles pour moi. Comme si j’avais eu droit à un moment de répit, avant que la dureté de la vie ne me retombait dessus.

La petite boule blanche que j’étais avançait doucement, prudemment, avec une certaine inquiétude. L’Envers était mon lieu favori de jeu, mais je m’en oubliais jamais ses dangers. On ne savait jamais quelle genre de créature on allait rencontrer ou allait vous tomber dessus pour vous dévorer tout cru. Et pourtant, j’y revenais sans cesse. Car mon amour du jeu était plus fort que tout. Je déambulais donc lentement, me faufilant parmi dans branches d’ombres qui semblaient vouloir se serrer autour de moi. Ou pas. Car en définitive, je pus les franchir sans trop de difficulté.

Au loin, un carré lumineux. J’avançais vers lui tout en constatant que le décor changeait. Plus de branches, d’arbres biscornus, de buissons épineux. Rien que du noir. Ou presque. Au sol, je voyais du parquet. Semblable à celui de La Maison. J’étais rentré ?… Elle m’avait attiré à elle ?… A cette pensée, je sentis mon coeur se réchauffer. Elle m’aimait. Je le savais ! Elle nous aimait tous. Nous étions ses enfants après tout.

Soudain, un bruit déchira le sinistre silence. Je m’arrêtais. C’était un son que je connaissais. D’autres suivirent. Tous similaires. Et là, plus de doute. Des bruits de sabots. Ca ne pouvait être que Brèche. Je n’ai jamais entendu de son semblable à ses sabots de biche. Mais qu’est-ce qu’elle faisait ici ? Brèche n’aimait pas l’Envers comme moi. Elle en avait peur. Et elle avait surtout peur du loup. Et si elle était là, le loup aussi n’est-ce pas ? Car il la suivait elle. Ce qui signifiait qu’une partie de cache-cache s’annonçait.

Aussitôt, je me tournais, pour aller en direction des bruits de sabots. Une petite voix se fit entendre. Elle m’était familière et comme je le pensais…


- Oui, c’est moi Brèche. Fis-je en murmurant.

Je m’approchais et arrivais à ses côtés.


- Mais qu’est-c’tu fais là ?… Viens, faut pas rester ici.

A partir de là, j’avais deux possibilités : la forêt de laquelle je venais ou la fenêtre au bout de ce long couloir. Dans la forêt, il y avait plus de cachette. Mais c’était plus loin. Alors que la fenêtre était plus proche mais dans ce couloir, il n’y avait aucun endroit pour se cacher…. Le choix ne fut pas difficile, connaissant Brèche.

- Suis-moi, vite !

Je me mis en route, droit devant, vers le carré de lumière, seule échappatoire à proximité, en espérant que rien ne vienne nous barrer la route.


Brèche


Si le loup y était, il nous mangerait BxUiPsk
personnage : arrivée en septembre 1991, ne sent pas la douleur physique, se transforme en centaure biche dans l'envers, parfaite bouc émissaire (ne crie jamais, ne pleure pas, ne sent rien), a du sang sur les mains, enterre les morts humains comme animaux.
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Dim 1 Oct - 22:13
Brèche eut un soupir audible à la vue de Pieds-Nus, de son apparence de peluche moelleuse dont on devinait la peau douce et élastique. Il était un ami et un soutien aussi bien au sein de l'Envers que dans la réalité, et la Loir savait qu'elle pouvait le suivre les yeux fermés. Plus d'une fois il l'avait ramené, l'avait empêché d'être emportée par le loup et ses complices. Trop heureuse d'être tombée sur lui, Brèche ne put lui répondre immédiatement et préféra lui emboîter le pas.

« Je suis... tombée. » finit-elle par avouer, avec des mines de petite fille honteuse.

Relevant la tête Brèche put apercevoir le carré de lumière vers lequel se dirigeait Pieds-Nus. Était-ce une sortie ? La Loir l'espérait. Elle n'appréciait pas l'Envers. Ici elle était une proie aussi bien pour ce loup qui la menaçait continuellement, que pour les pensionnaires qui, se sentant éloignés de toute règle, se permettaient des actions qu'ils se retenaient de commettre dans la Maison. Comme dans ces rêves où l'on se sent tout puissant et où rien ne peut nous arrêter.

Le souffle gronda, emplissant l'espace et le silence. Les oreilles duveteuses de Brèche bougèrent, s'agitèrent. La Loir craignait que ce ne soit lui, avec son pelage nocturne, ses dents étincelantes. Avec une profonde hésitation Brèche tourna la tête craignant déjà de voir ce qui se tenait dans son dos, prêt à bondir sur elle.

Ce n'était pas un loup. Ça n'avait ni griffes, ni dents, ni poils. Mais ça respirait profondément comme si c'était là un animal gigantesque. La forme, indistincte, bougea au sein de la pénombre. Une voix apeurée de petite fille se fit percevoir entre deux expirations laborieuses, comme si la personne charriait, dans son souffle, des glaires.

« Quelqu'un... Secours... Vous plaît ? »

Brèche amorça une avancée de sabot et se stoppa, hésitante. L'Envers lui avait appris que même les plus belles poupées de porcelaines pouvaient masquer d'ignobles monstres. Elle quêta du regard l'avis de Pieds-Nus.

« Tu la connais ? »

Peut-on lui faire confiance?

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Invité
Invité
Mar 3 Oct - 17:33

Pauvre Brèche. Elle était tombée Evidemment. Quoi d’autre ? Je savais parfaitement qu’elle ne serait pas venue d’elle-même dans l’Envers, pour se faire poursuivre par le loup. Moi, je le faisais parce que je jouais avec Moustache. Mais ce n’était pas le cas de Brèche. Son loup… Bah, je ne savais pas qui c’était. D’ailleurs, je ne l’avais jamais vu sans elle. Et il était quelque peu différent de Moustache… Alors ?… C’était Brèche qui le ramenait avec elle ?… Ou alors, elle lui donnait vie ici ?.. Sans s’en rendre compte ? C’était possible ça ?… Tout était possible dans l’Envers après tout !

D’ailleurs, ce n’était pas le bon moment pour se poser ce genre de questions. La priorité était de mettre Brèche à l’abri, dans La Maison. De sortir du miroir. Et je savais par quel moyen. Le tout petit rectangle lumineux était une des solutions. Nous nous dirigions donc vers lui.


- C’pas grave ! J’suis là ! T’en fais pas ! Avec Opaline, on te protégera.

Soudain, elle s’arrête. Et moi aussi. Un bruit venant de derrière nous attire notre attention. Ca respirait fort. Et surtout, ça semblait avoir de grands poumons. Donc une grosse bête. Le loup ?

Aussitôt, je me mis entre Brèche et la forme qui se mouvait dans l’obscurité. Je ne la distinguais pas. Ou à peine. Une vague forme, énorme. Et pas humaine. Cependant, il n’y avait ni yeux étincelants, ni griffes acérées. Je sentais mon coeur battre fort. Cette chose… Cette créature… Allait-elle nous dévorer ?…. Comme on ne la voyait pas, tout était permis d’imaginer à son sujet. Et je ne manquais pas d'imagination. Je ne savais pas trop quoi faire…

Elle se mit à parler. D’une petite voix apeurée. J’en fus très surpris, ne m’attendant pas à ça. Cependant, cela ne me rassura pas pour autant. L’Envers était truffé de monstres à la voix douce.


- Non. J'l'ai jamais vu. Fis-je en secouant la tête négativement. Mais y a eu beaucoup de nouveaux cette rentrée...

C’était peut-être une petite nouvelle qu’on croisait pour la première fois ici.

- Qui ?.. Qui es-tu ? Demandais-je.

Et la voix, toujours apeurée et presque suppliante, me répondis :


- Bou....

C’en suivirent immédiatement des sanglots. Ca me faisait mal au coeur de l’abandonner là, toute seule.

- Boue, c’pas la nouvelle Cygne ?… Elle a 5 ou 6 ans j’crois...

Et sans attendre de réponse de la part de Brèche, je m’avançais doucement et prudemment vers le coin sombre. A chacun de mes pas, je faisais reculer les ténèbres grâce à mon corps lumineux. Encore un pas. Puis, un autre. Doucement mais sûrement. Je continuais ma progression, quelque peu inquiet par la forme de la petite. Je m’étais pas facilement impressionnable, mais j’avais peur pour Brèche et aussi pour Boue. Elle ne s’est sans doute jamais vu ainsi. Ca pouvait lui créer un choc… Encore un pas. Ma faible lumière était suffisamment forte pour repousser le voile sombre. Mon coeur battait à tout rompre. Toute mon attention était portée sur la petite Boue, occultant d’écouter plus attentivement autour de moi, juste au cas où… Le rideau d’ombres se dissipait lentement et enfin pour laisser apparaître...


Brèche


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Dim 8 Oct - 12:47
Oui cette année la rentrée avait été fructueuse et le Marché plus agité que jamais, bien plus encore que l'an dernier lors de l'arrivée de Brèche. Les panneaux de bois avaient circulé en nombre, des Loirs avaient même été mis à contribution pour en ériger d'autres tant la demande était importante. Lorsque Pieds-Nus mentionna le nom de la potentielle pensionnaire qui leur faisait face, Brèche se rappela alors son visage. Par un exploit que seule la Cygne pouvait expliquer, l'enfant se crottait à longueur de journée. Toujours les vêtements couverts de crasse, le cheveu gras malgré les shampoings, le visage terreux – elle respirait la saleté même ce qui avait donné son nom, sobriquet moqueur. Gamine éclopée ayant perdu ses jambes, cisaillées par un train, réduite à ramper lorsqu'on lui volait son fauteuil.

Ses grands yeux de biche fixés sur Pieds-Nus, la Loir observait son avancée craignant de découvrir l'apparence de Boue. Bien des pensionnaires révélaient, dans l'Envers, un faciès torturé, à l'image de leurs plaies suintantes, leurs âmes écorchées mises à nu.

Dans la pénombre Boue geignait, reniflait avec des bruits écœurants, recrachait ses larmes. La lueur de Pieds-Nus dévoila une masse pesante et luisante. Ça grouillait comme ces serpents qui s'entrelaçaient dans les tréfonds du bayou encerclant la Maison. Ça s'enroulait sur soi-même, empêchant de voir où se trouvait le début et où tout cet amas se finissait. Brèche avança de quelques pas, les sourcils froncés par la concentration, ne comprenant pas ce qu'elle voyait. Masse tentaculaire et gigotante, Boue n'était plus qu'un nœud de couleuvres qui se répandait sur le sol. De ce grouillement surnageait un chapeau de méduse, dégoulinant sous son propre poids. La voix de Boue parvenait, étouffée.

« Sortez... Sortez moi... »

Les sanglots reprirent, roulements de cascades. Brèche était figée n'osant que dire, que faire, ne comprenant pas même le sens de cette forme.

« Ma pauvre... »

Ce fut tout ce qu'elle réussit à souffler, les yeux embués par les larmes. Elle devait étouffer sous cet agglomérat de chair, sous le poids de son propre corps que l'Envers avait déformé.

« On ne peut pas la bouger par nous-même. Je serais incapable de la soulever ! »

Elle n'était qu'une biche aux abois, la proie de tous les chasseurs de l'Envers, le chaperon rouge qui fuyait à jamais le grand méchant loup.

L'Envers la recracha sans autre forme de procès l'éloignant des pleurs de cette fille, de la lumière de Pieds-Nus. Lorsqu'elle ouvrit les yeux, le blanc du Sépulcre l'accueillit mais un froid insondable ne la quitta pas pendant plusieurs jours.



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