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Art et essai [pv Cicatrices]
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Sam 9 Sep - 14:29

Aujourd’hui, il pleuvait. Ca aurait été un temps ennuyeux pour n’importe qui d’autre, sauf pour moi. Car je ne m’ennuyais jamais ici. Il y avait toujours des amis avec qui je pouvais m’amuser. Sinon, je pouvais toujours dessiner, avec les beaux crayons tous neufs que m'avait offerts Charogne. Et avec Opaline évidemment. C’est vrai qu’Opaline était toujours là avec moi. Je ne me sentais jamais seul parce que, de fait, je n’étais jamais seul. Ah mon Opaline adoré ! Qu’est-ce que je ferais sans toi ! A cette pensée, je m’empressais de faire un énorme câlin à mon doudou préféré, l’étouffant, l’étranglant presque avec mes petits bras de tout l’amour que je lui portais. Je finis par le lâcher et déposais un baiser sur son front chauve avant d’arranger ses vêtements et de bien remettre son joli talisman offert par Brèche. Un sourire plein de satisfaction étira mes lèvres. 

Je me levais ensuite, et trottinais jusqu’à mon coin dessin. Je me saisis de ma trousse que je calais entre mes doigts. Puis, je me penchais pour attraper mon carnet et là…. Tous mes crayons s’échappèrent de la trousse et se rependirent partout sur le sol, dans un maelstrom de couleurs. Je n’avais pas fait attention qu’elle était ouverte et il me fallu quelques instants pour le réaliser. Je fixais les crayons tombés au sol, et je trouvais leur enchevêtrement très joli. Les couleurs rendaient bien, très bien même ! Et aussitôt, une idée germa dans mon esprit. Mes lèvres s’étirèrent en un large sourire radieux.

Je ramassais les crayons en faisant bien attention à garder l’ordre dans lequel les couleurs s’étaient présentées. J’eus quelques difficultés avec la chose. Il faut dire qu’entre mon carnet calé sous le bras, Opaline dans l’autre serré contre moi, ce n’était pas facile. A plusieurs reprises, certains crayons m’échappèrent. Mais heureusement pour moi, j’avais plutôt une bonne mémoire. Alors je pus facilement les remettre à leur « bonne place ». Lorsque je terminais de tous les ramasser, je les tenais tous en ligne, entre mes deux mains. Avec Opaline calé dans un coin et mon carnet de l’autre, je devais avoir belle allure ! Néanmoins, j’étais fier de moi. J’arrivais à tout tenir, plus ou moins difficilement mais rien n’était tombé. Alors j’étais content de ma prouesse.

Je sortis ainsi, et partis à la recherche de Crevette. Je marchais doucement, un pas après l’autre, avec précaution. Mes yeux étaient fixés sur mes mains, et j’avançais concentré, pour ne rien faire tomber. Je longeais les murs, esquivant les autres pensionnaires qui couraient dans les couloirs. Arrivé devant une salle ouverte, je m’arrêtais et jetais un coup d’oeil à l’intérieur. Pas de Crevette. Je poursuivis donc mon chemin. Je fis une halte, ainsi de suite, jusqu’à trouver celui que je cherchais. J’ai dû bien faire une bonne dizaine de pièces et toujours rien. Quelle déception !  J’étais véritablement déçu de ne pas le trouver. Et puis, je n’allais pas passer toute ma journée à le chercher n’est-ce pas ? Aussi, je décidais de me poser dans une salle où il n’y avait pas trop de monde. Quasi déserte même.

J’avançais toujours prudemment, tenant tout mon bazar entre mes mains et mes bras. Mais voilà, j’étais tellement concentré sur mes crayons que je ne vis pas le sac en plein milieu de mon passage. Je trébuchais dessus, me rattrapant deux pas plus loin. J’avais brusquement chaud puis froid. Les yeux toujours rivés sur mes crayons. Ouf ! Ils n’avaient pas bougé. Eux non, mais Opaline et mon carnet, si. Mon visage se décomposa en voyant mon doudou au sol, effondré sur lui-même. Je m’accroupis pour essayer de le ramasser avec mes coudes, tenant toujours les crayons entre mes mains. Je poussais des petits gémissements, couinements désespérés, parce que bien évidemment, je n’y arrivais pas. Mon visage exprimait ma tristesse et désemparement. J’avais presque les larmes aux yeux, ne sachant pas comment m’y prendre. Dans mon esprit, il n’y avait pas d’autres solutions pour récupérer Opaline tout contre moi.



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Mar 5 Déc - 15:07
La pluie bat les vitres des fenêtres du dortoir, inlassablement, depuis des heures. Je referme mon livre, lassé de lire, puis je m’allonge sur mon lit en soupirant. Je m’ennuis à mourir. Finalement, je range mon roman dans le tiroir de ma table de chevet et j’attrape mon walkman. Je change de cassette, j’enfile mon casque et je pars me balader dans La Maison sur les rythmes endiablés d’AC / DC.

Je déambule tranquillement à travers les couloirs animés de cette immense et étrange demeure, observant ses pensionnaires. Certains se chamaillent, d’autres s’amusent à se courser. Quelques gamins dessinent sur les murs pendant que d’autres jouent aux cartes. La musique couvre en grande partie la joyeuse cacophonie que forment les cris, les pleurs et les éclats de rire. La Maison n’est jamais silencieuse, jamais calme.

Après un moment à errer d’un couloir à un autre, je décide de me poser dans une pièce tranquille. J’entre dans une salle de classe où trois jeunes sont occupés à faire je ne sais trop quoi. Je me pose au fond et je regarde dehors. On ne voit pas grand-chose mais le ruissellement de la pluie sur les fenêtres est hypnotisant.

La première face de la cassette se termine et le silence me sort de mes pensées. Je prends mon walkman pour lancer la seconde partie mais des petits geignements attirent mon attention. Je relève la tête et je vois Pieds-nus, agenouillé par terre, qui tente désespérément de ramasser son précieux doudou visiblement tombé au sol. Je ne peux m’empêcher de sourire. J’enlève mon casque de mes oreilles, remets mon walkman à ma ceinture et je me lève pour aller aider le pauvre petit Loirs sur le point de pleurer. Arrivé près de lui, j’attrape la vieille peluche et la lui tends en souriant. Je remarque qu’il a les mains pleines de crayons de couleur.

« Tu ne crois pas que ça aurait été plus simple si tu avais posé tes crayons ? »

Je lui dis ça gentiment, en souriant. J’aime bien Pieds-nus, c’est un garçon simple. Peut-être un peu trop simple parfois. Je ramasse son carnet à dessin, tombé par terre lui aussi, et le pose sur une table à côté de nous. Ce jeune a un talent fou pour le dessin qu’on ne lui soupçonnerait pas. Il faut dire qu’il a une perception du monde bien à lui, cela se voit à travers chaque trait qu’il trace, chaque couleur qu’il étale sur le papier.

« Alors, dis-moi, qu’est-ce que tu vas dessiner aujourd’hui ? »

Je m’installe à la table où j’ai posé le carnet. C’est toujours intéressant de le voir faire et c’est un plaisir pour les yeux d’admirer ses œuvres.

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