La Maison :: Fermer les portes :: Vestiges :: Les Contes Ébréchés
Et on s'retrouve pour mieux se détruire - ft. Porcelaine
avatar


Invité
Invité
Sam 2 Sep - 0:29
Et on s'retrouve pour mieux se détruire
Quand je te vois, je veux te salir, je veux te détruire. Réduire à néant ton air gracieux et ton visage parfait. T'es tout ce que je déteste, tout ce que je ne serai jamais. Mais j'ai beau te haïr du plus profond de mon être, aurai-je besoin de toi ? ••• Une ombre marche dans la cours d'un air irrité. Elle traîne ses pieds contre le bitume, sentant le gravier rapper contre ses chaussures. Elle est là, les sourcils froncés, le regard vers le bas. C'est rare qu'elle baisse la tête ainsi, Gamin. Elle qui passe son temps le menton levé. Elle fait ça pour se montrer supérieure, pour alimenter son arrogance et prouver qu'elle est différente des autres. Ça, c’est une certitude qu’elle a acquise au fur et à mesure de son intégration dans La Maison. Au début, elle avait du mal. Son physique et son caractère de garçon manqué lui ont valus plus d’une remarque et plus d’un coup. Surtout quand Aspirine était Chef des Rats. Mais depuis que Fange avait prit le pouvoir et qu’il avait clamé haut et fort la condition masculine de Gamin, tout avait changé. Elle qui se battait pour survivre, pour ne pas sombrer parmi les faibles , elle fait désormais partie des forts. Et elle compte bien le rester.

Mais pas aujourd’hui. Aujourd’hui, elle en a marre. Elle est énervée plus que de raison, elle ne sait pas tellement pourquoi. Rien ne lui réussit depuis le début de la journée et elle voudrait que cela cesse. Elle se sent mal à l’aise, vide mais irritée et enragée. Elle a envie de tout lâcher, de frapper jusqu’à n’en plus pouvoir, d’hurler sa douleur au monde entier, de libérer sa rage. Et en même temps, elle ne peut pas. Pour elle, ce serait un terrible aveu de faiblesse. Alors elle contient tout à l’intérieur d’elle même. Elle attend que son corps termine d’être un terrain où ses émotions s’affrontent. Elle attend que le temps passe et que les choses changent.

C’est pour cela qu’elle traverse la cours. Elle a besoin de se changer les idées. Elle veut se trouver un coin tranquille au soleil où elle pourra ramasser et polir quelques pierres. Alors elle trace son chemin sans se soucier des regards qu’on lui jette quand elle traverse la foule d’enfant. Certains sont moqueurs, parce que Gamin. D’autres sont méprisants, parce que Gamin. D’autre sont remplis de peur, parce que Gamin. Elle inspire tellement de chose qu’elle a arrêter d’y réfléchir. Dans tout les cas, ça finit toujours de la même façon : ça braille et ça cogne.
Et d’habitudes, tout ses regards, elle y répond. Mais là, elle n’en a pas l’envie. Elle veut juste qu’on la laisse tranquille, qu’on lui foute la paix. Parce que sinon, elle va exploser.
Bombe à retardement.

Et puis elle se fige. Elle se mord la lèvre inférieure. Merde.
Là, juste devant, sous ses yeux, marche la dernière personne qu’elle a envie de voir aujourd’hui. Sa belle chevelure blonde qui flotte au vent, ses yeux bleus perçants, son sourire charmant. Gamin serre les poings. Pourquoi fallait-il qu’elle tombe sur elle ? Sur Porcelaine ? Elle a envie de faire demi tour, de fuir toute cette foule qui l’énerve de part leur simple présence. Franchement...
Ca ne pouvait pas être pire.

Et puis Gamin réfléchit.
Et si, au contraire, ça ne pouvait pas être mieux ? Une idée folle lui traverse la tête.
Cette journée est mauvaise, c’est indéniable. Alors rien ne pourra être pire que cette monotonie irritante. Il faut que les choses bougent. Il lui faut de l’adrénaline.
Et qui de mieux que Porcelaine pour avoir sa dose ?
Personne.
Alors, d’un pas assuré, Gamin s’approche. Elle s’approche, tout prêt de Porcelaine, et puis, d’un grand coup d’épaule, elle la bouscule.
La brune fait volte-face et affiche un regard mauvais. Elle grogne :

"Tu peux pas faire attention ? Sérieusement, t'es vraiment bonne à rien."

Hypocrisie totale, c’est elle qui lui est rentrée dedans. Mais elle s’en moque. Elle le fait exprès. Elle la cherche, elle la provoque. Élan autodestructeur, elle vient elle même allumer le feu dans l’espoir d’illuminer un peu cette journée affligeante.© 2981 12289 0

Et on s'retrouve pour mieux se détruire - ft. Porcelaine
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» délicieuses pourritures // (porcelaine)

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
La Maison :: Fermer les portes :: Vestiges :: Les Contes Ébréchés-
Sauter vers: