Un vent d'étrangeté souffle sur La Maison depuis ce Juillet aux évènements inexpliqués. Dents volées et disparitions chuchotées, c'est sur une note d'inconnu que s'ouvre cette nouvelle année pour les pensionnaires, dans la moiteur encore estivale d'une atmosphère à peine alourdie.
Dans les couloirs cependant se murmurent déjà quelques rumeurs tandis que les projets vont bon train, entre anciennes et nouvelles têtes, pour un an de plus passé entre les briques écarlates.
Rumeurs et Ambiance.
La Fée des Dents
On marmonne depuis peu qu'un voleur de dents rôderait dans La Maison. Si les larcins n'avaient au départ pas grand impact sur les pensionnaires, il semblerait que plus d'un enfant se plaigne désormais de ses dents de lait disparues. Aucune pièce sous l'oreiller et des espoirs bafoués. Voilà un bien curieux voleur dont on ne s'étonne pourtant guère tant les obsessions loufoques sont légions en ce lieu.
Le sanctuaire de la forêt
Devenus plus nombreux d'une année à une autre, d'étranges cercles de pierres et inscriptions gravées à même les troncs parsèment la cime des arbres tout autour de La Maison, formant comme une barrière ténue de symboles, semblant la couper petit à petit de l'extérieur.
A bout de souffles tremblants, certains vous affirmeront que la forêt s'approfondit d'année en année, que les oreilles sifflent parfois étrangement lorsqu'on s'éloigne de La Rouge, comme accablée d'une frontière invisible. Les téléphones toujours fracassés contribuent à renforcer la rumeur, à l'instar des courriers en retard et des rares visites extérieures.
Pour résumer.
Des rumeurs se faufilent ça et là, annonciatrices d'évènements à venir. Vous pouvez à loisir les citer dans vos rp. Pour le moment, tout est calme en cette rentrée de Septembre parmi les enfants et adultes. Le temps est pluvieux mais la saison estivale et ses pleurs touchent à leur fin. On dirait pourtant que du bruit se profile dans un dortoir...
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La Rouge
La Maison
Dim 22 Oct - 13:11
Event 1 - La Fête des Loirs.
La rumeur s'est répandue tel un feu de brousse acharné. A grand renfort d'affiches et de beuglements ravis, les Loirs ont monté de toutes pièces une fête faramineuse où tous ont été conviés. Cerfs, Rats, Cygne et même Adultes pour danser et s'endiabler d'alcools hasardeux jusqu'au petit matin, et avec la permission exceptionnelle de l'établissement je vous prie.
Mais aux relents d'agitations s'est mêlée la peur panique quand, soudain, la lumière les a abandonné. Plombs fracassés et pleurs d'enfants lorsqu'on leur annonce qu'il rôde parmi les danseurs une créature en quête de dents. C'est armés de courage tout à fait relatif que certains pensionnaires s'en vont en quête de la fée des dents dans les couloirs, passablement décidés à régler son compte à l'empêcheur de danser en rond.
Séparés par les aléas tortueux de L'Envers, c'est avec amertume et secoués par les horreurs de la soirée pulsant encore sous leurs paupières qu'ils découvriront la réserve de dents volées, sans en connaître toutefois le coupable, plus incertains que jamais.
Sur La Maison plane déjà un inquiétant vent de renouveau.
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La Rouge
La Maison
Dim 28 Jan - 19:13
Chapitre 2 - L'oeil s'ouvre
Ce matin-là, Morphée gisait, paisible dans son éternel sommeil. Enucléé.e sur une table de La Cafetière. Pas de quoi se reposer, décidément, en ce mois d'Octobre déjà fort agité. De quoi faire trembler et pleurer les plus sensibles, s'interroger les plus téméraires. Déjà, on susurre des noms, d'adultes pour la plupart.
On fait le lien sans grand mal, entre cet assassinat moqueur et La Fée des Dents récemment rencontrée lors de La Fête des Loirs. L'assassin se moque, s'amuse des esprits faibles comme des égos sauvages.
Morphée est mort.e, vive Morphée. Première tragédie d'une longue lignée ou disparition isolée? L'autopsie menée par Vautour et Moustache pourrait bien donner quelques réponses. Du reste, il devient urgent d'agir.
Rumeurs et Ambiance.
Vésuve le Crevard, coupable tout désigné?
On raconte que Vésuve aime faire souffrir ceux qui ont l'outrecuidance de le contrarier, de lui sembler trop beaux, trop talentueux ou même encore trop purs... Personne ne brocarde Vésuve sans le regretter ensuite. Plus qu'amèrement.
Mais les langues se délient ces temps-ci, et on serait bien en mal de dire qui a commencé ou lancé la rumeur... selon laquelle le Rat traînerait dans certains endroits louches, un peu trop près d'un mur qui cachait autrefois une bien étrange réserve, laissant derrière lui des signes mystérieux. Selon laquelle il ne serait pas étranger aux agressions de l'Envers. Selon laquelle il n'aurait pas porté Banshee dans son cœur. Comme quoi Vésuve serait plus éthéré qu'auparavant, bien trop discret pour ne pas être louche... serait-ce juste un début de paranoïa faisant suite aux évènements étranges ayant secoué dernièrement la Maison ? Seraient-ce les rancœurs trop longtemps ruminées qui referaient surface ? Ou le début d'une piste ?
Accès restreint à L'Envers.
L'Envers n'est plus le même depuis la Fête des Loirs. Ou tout du moins, c'est ce que vous diront la plupart des gens, à tord ou à raison, poussés ou non par la psychose ambiante qui s'installe à croupetons. Certains Sauteurs vous affirmeront qu'ils ont plus de difficulté à l'atteindre à leur guise, que parfois même ils s'y retrouvent fugacement piégés avant de pouvoir en sortir- que l'Envers se resserre, qu'il est bien moins fluide et poreux qu'il ne l'était avant. Les Tombants se laisseront aller à affirmer qu'ils s'y sentent plus souvent épiés, presque traqués parfois. Et d'autres, indistinctement de leur lien avec l'Envers, évoquent d'occasionnels battements de cœur résonnant jusqu'au fond de leurs viscères.
Plus que jamais, la Maison semble hantée.
Observés
De nombreux témoignages évoquent des yeux qui parsèmeraient l'Envers depuis des mois déjà. Si personne ne s'en inquiétait auparavant, on commence désormais à les chercher plus volontiers, à y voir plus qu'une bizarrerie de plus, et à craindre ces regards impromptus qui se cachent dans les branches, dans le ciel, en mille recoins discrets au sein desquels ils clignent, épient, inoffensifs et pourtant angoissants... à qui appartiennent-ils ? A la Maison, ou...
Pour résumer.
Suite aux évènements de La Fête des Loirs, l'ambiance n'est guère au beau fixe dans La Maison. On s'interroge et on enquête chacun de son côté. Une tragédie cependant se charge de remettre les pendules à l'heure lorsqu'on retrouve, une belle aurore, le corps de Morphée. Loir en coma perpétuel depuis des années déjà, c'est dans une parodie macabre qu'on retrouve sa dépouille.
La panique gagne peu à peu La Maison et les soupçons vont bon train. Sur les adultes d'une part, coupables simplement désignés, et sur quelques pensionnaires particulièrement agressifs. Vésuve, Fange... L'Envers se fait plus étrange que jamais, peuplé d'yeux indiscrets - Une oeuvre de Rien?! - et plus difficilement accessible.
C'est la grande débandade entre les murs de La Rouge et les Chefs sont plus que jamais enclins à la réunion. Il est temps de jeter un coup de pied dans la fourmilière!
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La Rouge
La Maison
Dim 1 Avr - 15:45
EVENT 2 - Sur la piste de la Fée des Dents
Voilà qu'un beau matin, plus de trois mois après l’assassinat de Morphée et la découverte des causes de sa mort (étouffé(e) dans son sommeil a déclaré Vautour, mutilé(e) post-mortem), les enfants de la Maison décidèrent de faire face à l'ennemie et de contrattaquer. Si Tête d'Ampoule n'avait pas réapparu depuis la funeste découverte qu'ils firent tous par ce matin de novembre, sa présence se faisait néanmoins sentir un peu plus chaque semaine depuis lors. Peur et paranoïa avaient lentement pris du terrain tandis que l'Envers se faisait plus oppressant, la Maison plus sinistre.
Puis ils se réunirent, les quatre chefs de groupe. Fange qui renaîtrait bientôt Tamanoir, Richter l'immaculé, Raspoutine le Grand Bouc, et le tout nouvellement nommé Hérisson, dont l'intrépidité n'était plus à prouver. Ensemble, ils décidèrent de passer à l'action. Et ainsi fut lancée une chasse aux indices, une grande enquête pour tenter de dévoiler l'identité de la mauvaise Fée des Dents ; tous furent conviés à y participer d'une manière ou d'une autre à partir de ce jour. Tandis que la plupart des enfants vaquèrent de leur côté à cette traque aux informations, deux groupes furent formés afin d'explorer des secteurs particuliers de la Maison. L'un, conduit par Raspoutine et Quenotte fut chargé de fouiller la bibliothèque à la recherche d'indices ; l'autre, mené par Fange, partit explorer les Murs de la Maison à la recherche de réponses, de la cachette d'Ampoule ou même encore d'alliés.
Aucun ne trouva ce qu'il espérait.
Pour les uns, ce fut un peu de paperasse et de précieux rouleaux de mémoire, anciennes diapositives déployant leurs souvenirs ; précieuses informations sur le passé de la Maison, mais peu d'indices permettant de remonter une piste jusqu'à la Tête d'Ampoule. Pour les autres, il y eut l'horreur au sein des murs, et des échos tragiques gonflant sur les parois. Théâtre d'ombres et de musiques leur laissant entrevoir les actes litigieux d'une violente pièce passée. Et à chaque détour d'un couloir qui n'aurait pourtant dû pas autant s'étirer, à chaque nouveau rayonnage de la bibliothèque, une preuve de plus qu'ils vivaient bien entourés de spectres. Fantômes revanchards tels qu'Aspirine, conteuses ectoplasmiques dans la veine d'une Belle Bleue... Plâtre et bois des cloisons gonflées d'absences, de présences, suintant l'immatériel sous toutes ses formes rances. Révélations terribles se faisant écho d'un côté comme de l'autre.
Le nom des bâtisseurs, Withers aristocratiques, éclopés au teint de lait, prédateurs enferrés aux fourrures de velours, mais surtout, la vérité concernant leurs traditions, leurs rites et leurs croyances. La Grande Rouge, déesse cornue avaleuse de phalanges, n'avait finalement été qu'une petite Reine mômesque, et elle avait son Roi disparu depuis lors- monarque traître ayant su fuir l'émeute fatale et fatidique. Preuve à l’appui, un corps emplâtré arraché à sa gangue, trop frais mais bien humain, en fin de compte. Trente cinq années de mensonges sur le minois grisâtre d'une jeune fille à l'auburn ternis. Ainsi, la Grande moirée n'était pas l'avatar de la Rouge comme ils l'avaient pensé. Rien qu'une des entités piégées au sein des murs, le tout premier des spectres. Mais son pouvoir était bien assez vaste pour qu'elle soit en mesure de les priver de ce qui ne lui appartenait pourtant guère plus depuis longtemps déjà.
L'Envers, l'âme élastique de la Maison, leur fut repris en représailles d'un crime commis par leurs prédécesseurs. Il n'y eut pour toute récompense à leur ténacité qu'une privation injuste, et d'un ton impérieux, la Déesse factice rompit le tabou ultime, pourtant instauré du temps de sa royauté.
<< Je veux Johan. >> prononça t'elle, et elle les envoya ainsi En-Dehors pour chercher son Roi Cire, avec pour seul indice une vieille adresse notée sur un carnet usé. Gardant l'Envers pour elle, à défaut de leur épargner l'outrage d'une nouvelle déception.
Et pire que tout, malgré quelques alliances surprenantes, quelque vaillances inattendues, avec ces découvertes sur la passé de la Rouge, ils ne firent que valider les prédictions de l'Ampoule...
La disparition de l'Envers
Débandade absolue, une foudroyante horreur, l'ultime croche pied sur ce chemin de graviers et de gadoue qu'est leur vie de parias : l'Envers n'est plus et la Maison est morte. Vous entendrez les gamins pleurer au détours des couloirs, vous en verrez certains errer, éperdues, en plein milieu de la nuit, grattant les murs ou murmurant. Supplications, incantations, menaces. D'autres sanglotent dans leurs draps. D'autres encore éprouvent simplement de la colère.
La Grande Rouge, qui ne l'est plus tellement, qui n'est plus rien que cette Poppy Songbird, s'est rendue coupable du vol d'un patrimoine commun, comme si la révélation de sa nature factice n'était pas suffisante à en faire la proie d'une foule de rancœurs et de déceptions brutales- car pourquoi alors toutes ces lois, et pourquoi ces phalanges, pourquoi s'être laissée vénérée si elle n'était rien d'autre qu'un spectre plus puissant que les autres ? Elle a volé son nocturne soupir de vie à la Maison, a cloisonné les fantômes et les arabesques d'imagination, sans même un geste, sans même un mot, par sa seule volonté elle a arraché le cœur polychrome de la Rouge. Elle a mis un verrou sur chaque crâne pour l'empêcher de répandre son immatériel chatoiement à travers les couloirs, et depuis, il n'y a plus qu'une baraque trop vieille, plâtre humide, bois craquant, tuiles poussiéreuse et sa teinte rouge, toujours, délavée, moribonde. Une maison comme une autre. Les dessins ne dansent plus sur ses murs, et tandis que les jours passent, les noctambules laissent les couloirs à leur silence pour fixer le plafond de leur dortoir, se réunissent en groupes comateux pour murmurer, au plus profond de la nuit, les pertes et fracas de l'Envers disparu.
Il grésille ça et là comme les prémices d'une rébellion vaguement orientée, encore informe mais dangereusement présente. La quête confiée aux pensionnaires pour retrouver Johan Withers, Roi Cire dans sa jeunesse, suffira t'elle à calmer cette houle naissante ? Ou même le retour de l'Envers sera t'il insuffisant pour préserver la paix fragile régnant entre les groupes ?
Une chose est certaine : ces révélations sur la véritable nature de la Grande Rouge ainsi que la décision de cette dernière de les priver d'Envers pour mieux les contraindre à traquer son Roi Cire, là-bas, à l'Extérieur, ont changé à jamais la Maison. Ses croyances, ses rituels, et surtout son emprise.
Plus que jamais, les enfants ont conscience de la fragilité de leur petit monde carmin.
Pour résumer.
Ainsi, en cherchant à cerner l'identité et les motivations de Tête d'Ampoule, ils ne firent que détériorer drastiquement une situation déjà critique. Le passé tragique de la Maison, en refaisant surface, bouleversa un peu plus une paix déjà précaire, et révéla au grand jour la mascarade de leurs croyances, l'absurdité de leurs traditions. Ils ne trouvèrent rien ou presque qui puisse les éclairer sur la possible identité de la méchante fée des dents, étant mis sur la piste d'un passé oublié.
Au sein des murs, ils firent face aux fantômes hantant les méandres secrets de la Maison, heurtèrent l'âme putride et avide de vengeance d'un Aspirine venu chercher réparation auprès de Tamanoir- pour son meurtre, il leur apparu, désarticulé des orteils à la mâchoire claquante. Mais se heurta à la ténacité de ceux qu'il chercha à traîner avec lui dans la tombe ; et y perdit la tête, une bonne fois pour toute. Ils ne se laissèrent pas intimidés par l'horreur qui rampait dans les artères secrètes de la Rouge, s'en allèrent d'un écho à un autre, voix prisonnières du temps, ombres mouvantes sur les cloisons. Ils trouvèrent, dans ce qui n'était en fait pas tant les dessous de le Maison que l'Envers de Poppy, une mémoire captive, et témoignèrent ensuite de ces quelques visions.
La dispute :
On a jeté les dés pour eux et au fil de leur avancée, les murs s’illuminent, à peine, d’un étrange théâtre d’ombres chinoises. Un spectacle infantile auquel ne tarde pas à s’ajouter des voix inconnues.
- Je pensais que ce n’était qu’un jeu, mais les choses vont trop loin. – La voix indistincte est androgyne. Posée d’un calme tremblant et la silhouette emballée d’une jupe, se déplace à peine au pied d’un duo de chaises anciennes. Des trônes. – Les choses nous dépassent. Les procès, leur admiration… Et ces surnoms…
Une latence, froissements de cheveux. Bruissements de semelle. Et un battement, de canne sans doute, lorsque l’ombre d’un garçon se dresse à son tour.
- Je ne comprends pas, Rouge. N’es-tu pas heureuse, ma Bête ? N’avons-nous pas apporté, ensemble, une cohésion, une union absolue au sein de la Maison… ?
- Des procès, des rituels… ? Nous ne sommes pas des Rois. Ni des Dieux. Les voix crépitent, grésillent comme accablées par un vieux phonographe. Des murmures qui chuchotent, partout dans les couloirs, jusque que dans leurs têtes juvéniles. - Je sais que tu te complais dans ce rôle, pour les raisons qui te regardent. Et cela explique ta joie de les voir tous nous vénérer. Mais les rois et les dieux ne finissent jamais bien Johan.
- … Les rois et les dieux sont immortels. Nous mentionnons leurs noms, à travers les siècles. Que nous cessons de croire, que nous cessons de régner, nous colportons leur histoire, nous la respectons et c’est ce que je demande. C’est ce que j’exige. Le respect.
La canne frappe au sol, éreinté de colère. D’une déception silencieuse qui parasite la brique et vient nouer les gorges. Et le pépiement implacable du Roi – du Dieu – injure et ne souffle qu’une piètre phrase. Rouge chuinte à peine.
- Johan me manque.
Et la scène de s’effriter, comme le mur s’abîme dans sa brique. Rouge, elle aussi. Puis le silence pesant, à nouveau, d’un labyrinthe de plus en plus impénétrable.
Le couronnement :
L’Envers s’installe. Il vient sur les langues, jusqu’aux gorges, mielleux et terrible. Puanteur cadavérique, marasme poisseux qui perce aux narines, nausée vagabonde. Les murs bruissent paisiblement, grands arbres désormais étouffants. Jungle étranglée, engoncée dans les murs, maternelle. Leurs masques s’érigent et recouvrent progressivement leurs mines pouponnes. Jusqu’au pauvre Lardon qui n’y comprend plus grand-chose, sans doute, de cette irrépressible montée en puissance. Crocs, monochrome, plumes et yeux humides. Pauvre troupe.
La lueur en revanche, n’est que silhouettes filiformes. Progressivement, elles s’amassent en liesse, souvenir transparent, scène fantomatique sous leurs yeux incrédules. Et ils acclament, groupe d’enfants semblable au leur. Nouvelle scène, mais sans ombres cette fois. De grands fantômes en liesse qui s’agitent et clament. « Vive le Roi et la Reine Cornus ! » étrange titre officielle pour deux autres spectres qui s’avancent. Couronnes sur le crâne. Des bois, comme des ramures. Des Cerfs. Ou ce qui y ressemble ? « Vive la Reine Rouge ! » la demoiselle – Rouge – prend place, paisible, la première sur le trône. « Vive le Roi Cire ! » le garçon à la canne s’assoit à son tour, royal, impérial même. Couple royale. Rouge. Et Johan ?
Sitôt les célébrations ébauchées, les images s’évanouissent. Royauté. Régime archaïque depuis longtemps révolu dans La Maison. Vestige d’un passé méconnu de tous. On oublie parfois les origines de ce qu’on vénère.
L'emmurement :
Et au travers du corps de la biche, passe un courant d’air. Une brèche –aha – dans le temps et l’espace. Une enveloppe translucide de jeune fille. Ils ne sont plus sur les murs désormais, plus des ombres chinoises mal imitées. Ils sont tout autour d’eux, blancs, visages délétères. Fantômes. Le mot frémit sur leurs lèvres juvéniles. Ils sont des éclats de mémoires, condamnés à répéter encore et toujours, la même scène, tristes acteurs. Souffle paniqué. Un cri, comme un aboiement. Un chuintement androgyne, panique suintante sur le timbre. On la traîne par les bras, on ignore sa pauvre débâcle, ses tentatives désespérées de fuite. Elle ne pleure pas mais grogne, rugit, crache aussi.
Mais on la rapproche, irrémédiablement, et sans échappatoire, vers l’ouverture béante et irréelle qui trône sur l’un des murs. Et les voix des autres – des enfants – chuchotent, tout autour d’elle, comme des incantations divines. Et l’un d’eux, en retrait près de l’ouverture, se fend d’un sourire dans la voix. « C’est pour votre bien Reine Rouge, ainsi, vous survivrez pour notre salut à tous. » Coups de genoux et de pieds de la fille. Elle se débat, parvient à se dégager. Esquisse pas vers l’avant, chute, tente maladroitement de se redresser. On l’attrape, on l’agrippe. On l’envoie cogner contre le mur. La tempe rencontre la pierre abrupte. Elle s’effondre, on la traîne – morte ? – jusqu’au mur. On l’y jette.
Et, à dix petites mains d’enfants, d’adolescents, on y repose les pierres.
La Grande Rouge :
Une main. Premier vestige. Sous leurs griffes, sabots et poings, le reste ne tarde pas à se dévoiler. Vomis par l’obscurité, c’est une silhouette qui s’esquisse peu à peu au travers du mur. L’endroit en lui-même n’en finit plus de pulser, l’odeur de sépulture de monter, s’élever jusqu’au plafond imaginaire où l’on imagine filer les étoiles, bruisser les cimes d’arbres aux sombres écorces. Naïveté, douces pensées. La créature ici-bas emmurée désire-t-elle seulement une tombe, quelques rayons de soleil ? Qui meurt dans la rage hante par la violence. Et elle vient chaque Septembre chercher son dû, sa pitance, en leurs phalanges tranchées.
Ce qui dort là-dessous n’a plus rien d’un enfant.
Les gravats, plâtre effrité, s’échouent à leurs pieds pour dévoiler un creux. Mur dans le mur. Quelques coups de patte encore pour déblayer l’endroit et, vieille souche, c’est ainsi libérée qu’elle s’effondre au sol. Raide morte, bien entendu. Mais pas le moins du monde décomposée. Presque fraîche, si elle n’était pas cependant si poussiéreuse. Grande exsangue aux cheveux sales, visage exsangue. L’odeur est atroce mais le corps en relatif bon état, préservé par les forces occultes qui règnent sur La Maison. Chemisier pâle, longue jupe plissée. Elle a les pieds nus et hume encore la mousse et les sous-bois de L’En-Dehors.
La Bête qui les avait alors jusque-là placidement observés s’avance, va rejoindre à quatre pattes son propre corps. Devance ses enfants. Ces bambins biberonnés aux musiques obscures et aux films de mauvaise qualité. Bouffis de liberté et de fausse indépendance, s’assumant par les couleurs fantasques de leurs cheveux, leurs poésies entre deux pages d’un livre. Ainsi, La Grande Rouge, renifle sa propre carcasse au sol, pousse de la griffe la peau froide, comme pour tenter, dans son animalité, de reconnaître son propre visage d’autrefois.
Ce furent d'autres révélations dans la bibliothèque. Diapositives, fragments de carnet, une mystérieuse paperasse frémit entre leurs doigts. Ils rapportèrent d'entre les rayonnages, en plus d'une paire de lunettes de soleil trouvée par Rien puis confiée aux bons soins de Guillotine, certains documents et des images parvenues d'une époque bien ancienne...
Pages du journal de Vésuve 2/3 :
1 décembre
- Mort de la souris en chef. Petit rongeur tremblant, muet- jamais aimé ses yeux. Ses mains. Trop vives pour le reste du corps. Aurait dû empoisonner son thé. La maladie a finis par le prendre. Souris endeuillées. Elles l’aimaient bien. Doit profiter de la période de trouble. Les souris égarées tombent dans les griffes des chats.
4 décembre
- Ils ont pris le bâtard. Pire que l'ancien. Déjà du bruit, trop de bruit. Ais observé de loin. Il décrète. Plein de choses. Les souris dansent pour lui. Tant mieux. Il fait ce qu'il sait faire, le chaos. Tout va s'écrouler. Juste observer sa chute. Il fait trop son malin. Il s'exhibe. Il croit qu'il est beau, il croit qu'il est fort, que les regards le feront toujours exister, lui donneront du pouvoir. Tord. Tout va lui retomber sur la gueule. Les souris vont l'enfouir. Les rats le dévoreront. Piétiné par les cerfs. Même les cygnes lui donneront des coups de becs. Je ramasserai ses os pour en faire des instruments de musique. Et des massues. Et des couteaux.
6 décembre
- Vu de loin parler avec le blanc. Surréel. Bizarre. L'ai jamais sentis. Se croit maître du jeu. Foutu aristocrate. Dans son aura, mais il est pas finis. Pas coloré. Y a que les consanguins qui font des mômes comme ça. Mais lui manque pas une seule case. Il est malin. Trop malin. Doit savoir pourquoi il approche le bâtard. Compris. Une alliance. Il sait pour le chaos. Va pas laisser faire. Calculateur, profite. FILS DE PUTE TOUT POUDRE.
15 décembre
- Ça dégénère. Les souris couinent toute la journée. C'est vraiment un asile de cinglés maintenant. Peut plus jouer avec la sainte vierge des souris. Peut plus rien lui dire, pas moyen de l'approcher. Cohésion de groupe. Ils se protègent. Ça ne va plaire à personne. Les cygnes suffiront pas. Manque de chair à canon. Tirer les oiseaux c'est bien. Mais on veut tous chasser autre chose.
20 décembre
-Des banderoles partout. Les roulants soulèvent des petites haltères. Ridicule. Les autres aussi se mettent à faire du sport. Abdos. Pompes. Courses à thèmes. A thèmes. Conneries sectaires. Ils gueulent pour pas se taper. Je préfère quand ils se tapent, c'est marrant. Suivis quand il courrait. S'est arrêté dans les bois pour marcher. Torse nu, sale. Orgueilleux tas de musc. Face de cachet était là. C'était un rendez vous. Ils se sont baladés. Dans les bois. Parlais pas assez fort, sauf le bâtard. Demie conversation, n'ai pas compris. Mais il était torse nu. Ils marchaient tous les deux. Pédales. (mot entouré rageusement)
1 janvier
- Ça fait un mois. Les souris font des nus maintenant. Plein de nus. Les conneries sont partout. "Un esprit sain dans un corps saint", "décharger son agressivité par la violence cathartique du cri, des arts et des pratiques sportives", "débattre dans le respect pour l'harmonie", "un conciliateur attribué pour chaque dispute". Un gros tas de principes de merde pour se mentir et faire semblant. Il les rends plus fort. Les souris deviennent quelque chose d'autre- d'autres chiens ? Une meute jappante. Mais les souris doivent rester des souris. C'est comme ça.
17 janvier
- Hors de contrôle. Il rayonne. Il faut l'éteindre. Ça s'embrase même littéralement. Trop de revendications. Stupides, ce sont des gosses. C'est ce qu'il sont censés être. Il ne peut pas changer ça. Il leur a appris à délivrer leurs excès, mais les leurs ne tiennent pas du théâtre. Ils font brûler des choses maintenant. Ils s'enchaînent à des meubles. Enragés. Le bâtard leur a filé la rage. Ou il a réveillé le germe incubateur.
29 janvier
- Ils prennent enfin une décision. Ils vont l'arrêter. Il a accepté. Il se retire. Le tout blanc le prend pour lui. C'est qu'il a des projets.
2 février
- Ils essaient déjà d'oublier. Le bâtard porte déjà ses bois. Il a toujours un œil sur le putain de blafard. Toujours un pied dans son ombre. Pédale.
7 avril
- Pas arrêté de le suivre depuis son changement de groupe. Les murs m'aiment bien, la poussière m'aide. Et je les ais vu se frôler. Pas avec innocence. J'avais raison, et tout le monde saura. Tout le monde saura et les jugera. Je l'écrirais sur les murs, je ferais des insinuations qui finiront par se glisser jusqu'à eux comme des vers pour aller leur pourrir le cœur. Plein de rumeurs-vipères qui les étrangleront. Ils flirtent. Ils sont mauvais, moisis, de mèche. Je le savais. Pédales.
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A.
12 octobre Il est arrivé cette année. Avec de la gueule. Beaucoup de de gueule. Ça plaît pas au matou. Moi j'adore. J'ai commencé à le suivre dés les premiers jours. C'est comme un frère. On se ressemble. Dans le physique et dans les mots. Ses manières de pétasse et sa jolie petite gueule, ses crises. J'ai envie de le morde. J'ai envie de le serrer. Dans mes bras, contre un mur. Je lui roulerai des pelles, je lui pincerai les bras. On se ressemble. Il est beau. Je pourrais lui apprendre comment réussir. Comment faire pour les entuber tous au final, et leur faire regretter leurs rires, leurs regards. Mais j'aime sa violence frontale. J'aime le voir se débattre, ramper, cracher du sang. J'aime bien le voir échouer. Je ne sais pas pourquoi. Mais j'aime ça. Je n'interviendrai pas. Je serais spectateur. Jusqu'à la dernière heure.
30 octobre Ça se poursuit : des tabassages en règle. Kiffant. C'est toujours la même chose pourtant, ça finit toujours de la même manière tout compte fait, avec d'autres répliques, c'est tout. Ça devrait m'ennuyer. Mais c'est comme regarder deux personnes se toucher. C'est comme les voir baiser. Il y'a de ça dans leurs confrontations. Quand il parle, et que l'autre le frappe. C'est plus sexuel que tout l'érotisme viril du bâtard. C'est mieux que n'importe quel coup d’œil sous les douches, dans les bois ou quelque part ailleurs. Ça gueule, ça suinte. C'est comme des mots d'amour, des échanges de caresses. Des caresses dures, intenses. De mots d'amour qui blessent. Moi je comprends tout ça. Eux, peut-être même pas.
8 novembre Elle est encore revenu, surgissant de nul part. C'est fou, c'est mécanique. Pour le soigner, pour le choyer, pour l’enrubanner comme un papier cadeau, jusqu'au prochain déballage de violence. Pour lui faire des petits baisers de cotons imbibés d'alcool, des minuscules bisous magiques, mous et brûlants. L'amie phalène avec qui je prends le thé. Je l'ai suivis elle aussi au départ. Je suis toujours les influents. Ceux qui sont importants. Ceux qui le deviendront. J'ai le nez pour ça. Les figures mythiques de la Maison, je les connais, je les pressens, même les sans-importances qui se prendront les pieds dans les trames des intrigues qui se tissent à l'abri de notre cocon rouge, un filament visqueux après l'autre. Des êtres communs emportés par la danse. Ils ne veulent pas forcément jouer un rôle, mais l'histoire les happe, qu'ils le désirent ou non. Nous n'avons guère le choix, n'est-ce pas ? Même le bâtard l'a compris. Mieux que n'importe qui d'autre. Et si sa comédie est obscène, si sa trahison ne fait aucun doute à en juger par les gorgements de sa chair mâle, grossière, je sais aussi qu'il courbe gentiment l'échine, et que c'est pour ça qu'il est encore là pour faire ses cabrioles. Comme nous tous. Sauf lui, bien sûr. Lui ne veut pas jouer dans les règles. Il ne comprend pas qu'il pourrait être un jour en mesure de les ignorer. Qu'il pourrait être en position de force en se montrant patient, déterminé. Qu'il doit aspirer à supplanter l'autorité plutôt qu'à lui opposer ces attitudes puériles. Pauvre chou. Il a la rage qu'il faut pourtant. Il est presque mon frère. Il en a la beauté, la voix rauque. C'est presque mon reflet- un reflet imbécile et captivant. Mais c'est inutile s'il ne comprend pas, s'il continue simplement à s'en foutre. La Maison le mangera, que ce soit à travers le matou enragé, ou par le biais de la Grande Rouge elle même. Tant pis pour lui. Il pourrait être tellement plus. Mais il crèvera comme tous les autres, et j'utiliserai ses os pour jouer au mikado. Ce n'est qu'une question de temps. Un jour, je serais roi. Un jour, je n'aurais plus à craindre qui que ce soit ici. Ni ailleurs. J'ai déjà des yeux partout. Ils le sauront bientôt.
Flyers déchiré :
Un prospectus déchiré attire son attention ; il y a dans son incomplétude quelque chose de bizarre, un découpage étrangement sélectif. Il s'agit en fait d'un petit dépliant de papier glacé, présentant à travers ses quatre pages froissées "Les enfants de Noé", une communauté religieuse aspirant à un retour vers des valeurs plus saines. Écriture blanche dérivant sur une couleur bleue ciel, parmi les images mal cadrées d'un village austère. L'une d'elle en particulier, envahissant la première page, retient le regard par sa composition, instillant un malaise parvenant presque à la nausée. C'est une photographie présentant plusieurs rangées d'hommes, femmes et enfants vêtus de blanc, posant avec dignité en exhibant d'hypnotisants sourires ; cette nébuleuse de paupières lourdes et de sourires figés sarabande en silence autour du trou noir, de l'absence, déchirure implacable avalant les gueules sereines. Si certaines lèvres semblent crispées, il se dégage de l'ensemble une captivante pesanteur ; comme si chacune de ces personnes cachait une ancre dans sa chair, en lieu et place d'organes.
Il n'y a nulle par mention d'une date. Le dépliant ne fait que présenter sous un jour séduisant et mystique ce qui est vraisemblablement une secte, dont le cœur semble être "un prophète, réincarnation de Noé préparant les élus à un nouveau déluge". On y fait l'éloge d'un "mode de vie traditionnelle" au sein "d'un environnement pur, céleste et verdoyant, prélude au paradis qui s'ouvrira pour nous", loin des "vicissitudes d'une civilisation décadente s'éloignant de Dieu et de la Nature, au détriment de l'Âme comme du Corps."
C'est en fait très semblable à un prospectus Mormon.
Observations sur Chaman :
Tout le monde croit qu'il est inoffensif parce-qu'il a l'air paumé. Parce-qu'il fait pas grand chose à part quand on lui demande et qu'il juste là à fixer le vide sinon, entouré par des rubans de fumées et par des plantes séchées. Parce-qu'il prépare des tisanes et affectionne l'encens comme un gentil hippie. Parce-qu'il est maigre et petit, même pour un enfant de la portée famélique et malingre de la Rouge. Parce-que la plupart des gens l'aiment bien au final, dans toute sa douceur éthérée, sa discrétion de feuille morte. Parce-qu'ils le trouvent marrant, avec toues les babioles qui s’amoncèlent sur lui.
Mais moi j'ai vu son vrai visage une fois. C'était dans la forêt, quand il se croyait seul.
J'allais cueillir des plantes, des feuilles, des baies. Fallait refaire les stocks. J'aillais capturer des insectes à broyer ou des petits animaux dont les os sauraient donner du goût, déterrer des racines, remplir des gourdes d'eau (pure ou stagnante, il faut des deux), racler de la mousse sur les pierres et les troncs, arracher de l'écorce, effriter un peu de terre, prendre une louche de tourbe. Ça suffit pas d'avoir du vinaigre, des huiles, de la sauce et des jus pour préparer certaines spécialités ; il faut savoir se montrer inventif, il faut apprendre l'art de la macération, laisser les choses vieillir, s'imbiber, exsuder. C'est délicat. Faut innover, faut chercher des idées. Et parfois, les réserves du cellier, les restes de la Cafetière, le contenu des poubelles ou les cochonneries que se font parvenir certains pensionnaires par leur famille, pour leur anniversaire ou en guise de pardons semestriels, mensuels, ("désolé de t'avoir envoyé dans le trou du cul suintant du monde, avec tout un tas de futurs aliénés") et ben ça suffit pas à explorer son art. Et c'est pas faute d'avoir tenté un crumble aux poires avec des miettes de gâteau pour donner tout le craquant. On a besoin d'aller chercher ses ingrédients dans la nature elle même. Et qu'est-ce qu'on a de nature dans le coin ? Ben la forêt et ses marais, la verdure de la cour. Pis toutes les plantes de Cerfs qui vivent un peu dans leur forêt à eux- ils ont même des fougères. D'énormes putains de fougères...
Mais eux aussi ça leur va pas, ils ont pas tout ce qu'il faut. Avec le potager où on peut essayer de passer commande pour certains trucs, si on s'y prend bien en avance attention (des fleurs, des légumes ou de la beuh, et si tu savais pas mais sérieux t'attend quoi ? VAS Y) ça suffit pas quand même. Et c'est pour ça qu'il était dans les bois lui aussi, pour cueillir son barda, préparer ses tisanes, partager ses boissons, ses foutues infusions, entrer en transe mystique et murmurer l'avenir. Ça c'était ce qu'on croyait, qui voulait nous faire croire. Mais c'était du mensonge. La vérité est ailleurs mon ami, et toi tu le sais, puisque tu fouines.
La vérité, elle est au fond des bois. Ben pour l'histoire au moins. Elle est dans les gueulantes qu'il a envers les arbres. Ce taré les appelle- les enlace, les embrasse. Il leur donne même des noms. Il danse autour d'eux- c'est pas méchant, juste bizarre ? Ouais mais attends. Je l'ai même vu à poil. Un corps livide avec plein de tâches, comme une flamme blanche crépitante d'étincelles, dans une longue volute de fumée qui dansait derrière lui. Une chevelure rouquine du genre fusée de détresse. C'était ça en mouvement. Y avait une souplesse inhumaine dans ses bonds, dans les mouvements de ses bras, dans les torsions de son torse. Il se tordait dans l'air comme une torsade de chair, les côtes quasiment DÉTACHÉES DU TRONC qui gueulaient contre sa peau blafarde, en suspension dans l'épiderme. Il avait les doigts si vifs qu'ils semblaient se décrocher de sa main comme des libellules pâles, pour faire des allers-retours du grand air à ses paumes. C'était horrible. Sa frénésie désarticulée, ses hurlements bestiaux. Et son discours aux arbres. Tout un palabre fou. De fou. Cinglé.
Il parlait à un chien. Il parlait à des femmes et à des magiciens. Il parlait à un homme accordeur de violon. Et à le regarder faire, parmi les troncs gravés, j'ai commencé aussi à les voir apparaître. Une petite cours de monstres qui s'agitaient autour de lui, répondaient à ses gestes. Un foutu théâtre d'horreurs se dessinait comme sur du papier calque, modelé dans la lumière infusée du sous-bois. C’était là, dans les raies qui transperçaient les feuilles, dans la verdure tâchée... coulures de miel et de chartreuse, entrelacées ensemble pour former d'ignobles scoubidous, des scolopendres mous. Vivant. D'Envers. Y avait... Toute une putain de cours qui tortillait pour lui, qui l'écoutait crier. Il était le petit roi des monstres, qui le amenait dans la réalité. En les articulant, en les sculptant dans l'air. Ils naissaient dans sa bouche et au bout de ses doigts- c'est lui qui les traçait, pétrisseur de cauchemars. Ils étaient là, tout le temps... Quelque part dans son crâne, et tout autour de nous. Un sale putain de sabbat. Quand ses yeux sont lointains, c'est parce-qu'il les regarde. Quand il rit dans un coin ou qu'il chuchote pour lui- et ben c'est pas pour lui. C'est pour eux. Tous les machins qui vivent quelque part dans sa moelle, qui s'accrochent à ses os comme au manoir hanté. Ce mec est possédé. Et c'est pas par la Rouge. C'est par autre chose encore qu'il transporte avec lui.
Je vous jure que je vu un de ses monstres jouer du violon ce jour là. Et les cordes en chantaient comme des voix d'enfants douces, mélancoliques ou suppliantes. Des vraies voix de gamins. Je vous jure qu'il y avait une femme avec la corde au cou qui caressait ses cheveux pendant qu'il délirait, et qu'une autre planquée dans des branches d'arbres produisait des lucioles qui lui sortaient du nez, de la bouche, des oreilles, faisaient même un éclat à travers sa peau mince, et qui illuminaient l'intérieur de ses yeux. Non en fait non. C'est qu'elles étaient ses yeux.
Il s'est levé pour aller graver quelque chose dans un arbre en marmonnant des trucs, et des machins volants lui ont posé une couronne de fleurs rouges sur les tifs. Je vous jure que ses doigts avaient l'air de petits chalumeaux qui creusaient dans l'écorce. Mais j'en ai pas vu plus. J'ai pas attendu qu'ils remarquent ma présence ; quand des bestioles cornues sont sortie du sous-bois, dansant sur leurs sabots en torturant des flûtes, je me suis barré fissa en retenant ma vessie prisonnière dans un recoin de mon ventre.
Depuis j'ai observé. Il trace des mots dans la poussière et la cendre d'encens. "Cloverflied". "Kairec". "Neverland." Il les entoure de signes. Il chuchote. Et je jurerais parfois que quelques chose d’impalpable remue en face de lui. Que dans toute cette fumée, il y a des choses qui se planquent.
Faut pas lui faire confiance. Je sais qu'il est dangereux.
Compte rendu du procès de Cyclope :
7 Novembre 1955. Salle du trône. Crime de lèse-majesté à l'encontre du Roi Cire et de la Reine Rouge. L'accusé est monsieur Cyclope.
L'avocat des plaignants, maître Engeance, prend la parole au nom du Roi, de la Reine et du bon peuple de la Maison:
<< Monsieur Cyclope a toujours fait montre envers la royauté et ses édits d'un suprême mépris. Le dédain de l'accusé envers nos souverains et leur cours n'est nouveau pour personne, et nous avons tous eu à souffrir son absence de considération pour nos coutumes ainsi que l’irrespect flagrant qu'il affiche pour toutes nos convictions. >>
Objection de maître Gaz, avocat de l'accusé :
<< Objection votre honneur ! L'arrivée de Monsieur Cyclope étant postérieure à celle de nos vénérés souverains, il est compréhensible que les évolutions de son environnement sauvage au profit d'une monarchie -certes éminemment éclairée- le laissent perplexe. Nous sommes, en effet, pour l'accusé, semblables à des colons venus changer les contours et les lois de sa terre natale.
Considérez donc la situation sous ce jour, et comprenez les réticences de mon client à se soumettre à l'influence civilisatrice de nos dirigeants, pour positive qu'elle soit. Avons nous bien pris la peine de faire preuve de compassion envers Monsieur Cyclope ? Lui avons nous laissé le choix avant de le baptiser au nom de nos coutumes naissantes ? Lui avons nous permis de douter avant de trouver la foi ?
Non ! Nous avons EXIGES, sans prendre en compte que nous ne semions pas un terrain vierge : mon client est victime de sa nature naïve, de son esprit simple et sauvage. La résistance qu'il oppose à nos instances n'est que le produit de sa peur face aux changements brutaux qui saisissent et ordonnent l’univers chaotique dans lequel il vivait ; son insolence est le fruit délicat mais pourris de son incompréhension à l'égard de nos lois.
Il est, je pense, de notre devoir de lui démontrer la supériorité de notre morale, la justesse de nos intentions, la nécessité de nos actions purificatrices... Et pour cela, devons nous vraiment nous montrer implacables ? Devons nous donc faire taire note sensibilité, sans prendre en compte les circonstances atténuantes à l'origine des comportements inappropriés de Monsieur Cyclope ?
Je ne le pense pas votre honneur. De mon humble avis, nous devrions au contraire nous montrer compréhensifs, faire preuve de compassion à l'encontre de mon client. Jugeons le avec humanité, avec miséricorde : démontrons lui l'indéniable supériorité de nos valeurs et de notre système par l'exemple et la vertu, et non la punition. >>
L'accusé ne manifeste pas le moindre émoi. Un murmure parcourt l'assemblée. Maître Engeance prend de nouveau la parole :
<< Je suis au regret de devoir contredire mon éminent collègue et de pointer deux failles de son argumentaire. Premièrement, Maître Gaz l'a affirmé lui même à la fin de son intervention : la cohésion sociale et religieuse apportée par le règne de nos souverains est indéniablement un état supérieurement positif à celui postérieurement dominant. Indéniablement. Monsieur Cyclope ne devrait-il pas être en mesure de le comprendre, même intuitivement, s'il était sensible au rayonnement de la raison ? Qu'il ne l'ait toujours pas perçu démontre bien une incapacité physiologique d'intégration à la société à laquelle nous appartenons.
Deuxièmement, Maître Gaz a intentionnellement omis de présenter l'accusation aggravante accompagnant le crime de lèse-majesté dont son client s'est rendu coupable. Je me vois donc forcé de le mettre en lumière, bien qu'il me soit déplaisant d'évoquer l'incident.
Au matin du mercredi 4 novembre 1955, l'accusé ici présent, Monsieur Cyclope, a fait montre d'un comportement particulièrement inapproprié envers notre souveraine. Au-delà même de son habituelle impudence, de son irrespect constant envers nos majestés, Monsieur Cyclope a, peut-on supposer en toute conscience de son crime...>>
Intervention de Maître Gaz. << Objection votre honneur ! Maître Engeance suppose sans preuve aucune !>>
Le juge Albatros prend la parole.
<< Objection rejetée. J'aime vraiment beaucoup la voix de Maître Engeance. Laissez le donc poursuivre ! C'est un délice, vraiment. C'est du bonbon. C'est du brandy. Poursuivez donc ! Parlez nous Maître Engeance. Encore. >>
Maître Engeance toussote et reprend la parole :
<< Je heu... je vous remercie votre honneur. Hrem...
Comme je le disais, Monsieur Cyclope est entré en contact avec notre souveraine aux environs de dix heures moins quart, préméditant sans nul doute son action sacrilège. Je ne peux -et vous ne devriez guère vous même- lui attribuer l'innocence dont Maître Gaz essaie de gratifier son client afin de nous apitoyer.
Les attitudes postérieures de l'accusé à l'encontre de notre souveraine, notables de par leur familiarité malvenue, incitent à voir dans le délit impunément commis l'aboutissement d'une longue préparation. Ce qui dénote assurément d'une vilénie orchestrée avec une incomparable malveillance.
En effet, Monsieur Cyclope a toujours fait montre envers notre souveraine d'une camaraderie inappropriée, sans considération pour leur rang respectif ; et cette impertinence a été poussée jusqu'à son paroxysme par ce jour de novembre où l'accusé a révélé ses intentions cachées. Non content d'exhiber avec outrance son irrespect envers nos lois, Monsieur Cyclope s'est permis d'engager une proximité physique des plus indécente avec la Reine.
Il n'y avait pas dans cette action la naïveté d'un bon sauvage secoué dans son inertie intellectuelle, comme voudrait nous le faire croire mon confrère. C'était un acte de malveillance pur et simple, un pied de nez à une autorité qui s'était déjà montré fort coulante à l'égard de l'accusé, qui pour sa part, n'en était pas à son premier délit. Où nous a conduit la clémence dont nous nous sommes fendus ? A cet outrage de trop, à ce flirt.
Oui votre honneur : un flirt avec la Reine, au mépris total de notre bon souverain. Et ne l'oubliez pas, plusieurs témoins sont en mesure de corroborer les faits. Ceux-là, comme tous les autres à l'avoir précédé. Nous pourrions remplir toute une bibliothèque avec les reports des délits commis par Monsieur Cyclope... Qui n'en est pas, dois-je le rappeler, à sa première audience.
Les peines mineures que nous avons prononcé à son encontre n'ont cependant pas suffit à tempérer son ardeur blasphématoire ni à calmer ses penchants pour la provocation. Force est de constater que l'accusé... l'est une fois de plus. Je dirais même : une fois de trop.
Le pardonnerons nous vraiment une fois encore ?
Au risque que son prochain affront soit fatal à quelqu'un ?
Au risque d'une trahison ?
Certains pourraient être inclinés à le faire. Et c'est pourquoi, votre honneur, je me suis donné la peine d'exposer ainsi les faits. Je veux représenter au mieux l'intérêt de mes clients, or, ces derniers étant nos biens-aimés souverains, il s'agit bien de l'intérêt de tous les citoyens de la Maison dont il est question. Monsieur Cyclope refuse farouchement de se voir attribuer ce statut de citoyen ; il ne mérite donc pas d'en posséder les droits. Puisqu'il n'en accepte pas les devoirs, nous n'avons pas à lui concéder la moindre protection. Voici la vérité : Monsieur Cyclope n'est pas des nôtres. Il ne mérite même pas son nom de baptême. Et c'est pourquoi je l'appellerais désormais Frederick. >>
Un murmure outragé s'étend à travers la foule des spectateurs. Le juge Albatros déclare : << Olala, quelle tension. J'en frétille des orteils ! >>
Maître Engeance reprend :
<< Monsieur Frederick nous a bien fait comprendre qu'il ne désirait pas être des nôtres. En plus d'une occasion il nous a fait comprendre qu'il ne voulait pas prendre part à notre société, que nos coutumes l’indifféraient et n’éveillaient en lui que dédain et moquerie. Monsieur Frederick n'est pas une victime du système : il est en l'ennemie.
Sa dernière vilénie en est la preuve flagrante. Il a voulu attenter à la pureté de la reine, il a cherché à déstabiliser l'autorité en place, et même à la supplanter. Ce n'était cependant pas qu'une attaque personnelle à l'encontre du Roi, envers lequel Frederick s'est toujours montré hostile -allant, dois-je vraiment l'évoquer, jusqu'à faire preuve de violence physique envers lui-, non votre honneur, c'était une escarmouche contre la société elle même, contre l'ordre nouveau et bienfaisant instauré par nos souverains ! C'était un acte de terrorisme. Un acte. Im.Par.Do.Nable. >>
Maître Gaz intervient promptement :
<< Maître Engeance fait preuve d'un inimitée personnelle éhontée envers mon client ! Comme nous le savons tous, il est arrivé à Monsieur Cyclope de lui voler son goûter ! Il devient grotesquement évident qu'il a perdu de vu tout professionnalisme et entreprend maintenant de le diaboliser à des fins vengeresses votre honneur ! C'est une manœuvre honteuse visant à le déshumaniser ! A nous faire oublier toute compassion au profit d'une curée ! Il en fait l’animal à abattre ! Nous enjoint à faire un excès de zèle ! Maître Engeance flatte nos plus bas instincts ! >>
Exclamation du Juge Albatros : << Mais il le fait si bien ! Si bien ! >>
Maître Gaz reprend énergiquement : << C'est un scandale ! Je ne laisserai pas cette absence critique d'objectivité et de professionnalisme conduire mon client au billot ! Le portrait malveillant qui est peint de mon client est le fruit du regard pervers et de l'esprit mal tourné des boutefeux ! Ils sont prompts à désigner des ennemies pour satisfaire la soif de sang leur nature bestiale, et lui prêtent donc par conséquent des intentions qui ne sont nullement les siennes ! >>
Maître Engeance fait claquer ses mains contre une table.
<< OBJECTION VOTRE HONNEUR !
Je veux dire... Objection.
C'est, c'est de la calomnie ! Je ne souffrirais pas que Maître Gaz mette mon objectivité en doute sous prétexte que son client a eu mon égard des comportements du reste INDÉNIABLEMENT antisociaux ! Je suis suffisamment professionnel pour mettre mes griefs de côté dans le cadre de mon activité ! Je ne vise qu'à protéger l'intérêt de mes clients. Et c'est bien à cette seule fin que je mets des faits on ne peut plus parlants et véridiques à votre disposition -là où mon collègue se perd en suppositions pseudo-psychologiques et en crispantes accusations- à votre disposition, afin que vous puissiez, votre honneur, rendre un verdict juste !
Croyez bien que je n'ai d’intérêt que pour celui ce mes clients, et par là même, celui de tous.
Et c'est pourquoi je réclame que soit prononcée contre monsieur Frederick une Chasse Sauvage suivis d'un Bannissement définitif votre honneur. >>
Le juge s'exclame : << SEIGNEUR >> L'accusé déclare : << Vous vous payez ma gueule ? >> La Reine proclame : << Non. >> Le roi soupire. << Poppy... >> Le reine répond : << Non. >>
Maître Gaz profite de l'ouverture pour y glisser sa langue humide, agile et affolée, puis l'agite face à tous en la tenant bien haut, entre le pouce et l'index. Il vocifère fiévreusement en couvrant tant bien que mal les soupirs animaux et contents qui parviennent des collines veloutée d'où galope toute la fange de ses entrailles baveuses :
<< OUI ENFIN OUI AU NON. JE VEUX DIRE. TOUT A FAIT. JE HREM HREEEEEM, j'en appelle à la bonté de la cour ! Je réclame pour mon client une année entière de travaux d'intérêts généraux ! Qu'on le mette au service de la communauté afin d’aplatir son échine insolente, sans pour autant la briser ! Je réclame un peu d'humanité ! Votre honneur ! Ma Reine ! >>
Et elle se dresse dans une robe de crème, fille des ronciers et des brasiers couronnée par la forêt elle même, le Phlégéthon dardant ses éclats vifs entre les nœuds de sa natte. Le coquelicot froissé de sa bouche se déploie comme une aurore de feu. Gaz s'enflamme sous le condensé automnale de ses yeux. Ainsi naissent les étoiles, sous le regard d'une Reine.
<< Reine Rouge ! >> braille l'astre juvénile en répandant ses pets. << Je vois et j'entends bien que vous ne souhaitez pas plus que moi condamner Monsieur Cyclope à un sort si cruel ! Je vous en prie, faîtes entendre raison au bon juge Albatros et à notre Roi Cire ! Faisons preuve de clémence envers Monsieur Cyclope ! Il comprendra par l'exemple que notre modèle vise également à l'amélioration de sa propre existence ! En travaillant au plus près des citoyens les plus intègres de ses Majestés ! >>
Il est fier de l'idée et rutile rien qu'à son énoncée. L’Écarlate en réponse abaisse ses paupières comme un vol d'hirondelles descendant sur les bois, et sa nuque de bouleau, blanche et souple faisceau, ploie un instant, un seul. Ses lèvres s'entrouvrent, déchirure de velours.
<< Oui. >>
Albatros plane jusqu'à la parole et se pose sur une musique dansante qui s'empare de sa voix comme d'un alto sauvage.
<< Qu'il en soit ainsi ! Notre reine a parlé ! Je condamne Monsieur Cyclope... Non pas à des travaux d'intérêt généraux, mais à servir de valet au Roi Cire ainsi qu'à la Reine Rouge jusqu'à l'heure du Départ. Puisqu'il a voulu s'approcher des hautes sphères en dépit de son rang, il sera exaucé avec toute l'ironie nécessaire à la situation. Je gage que Monsieur Cyclope ne pourra qu'être inspiré par une vie de service auprès des plus respectables et vertueux d'entre nous. Tel est mon verdict. >>
L'homme au visage troué par le sombre vortex de la cécité consent un dernier commentaire.
<< Putain de merde. >>
Fin de la séance.
Citation :
une note est griffonnée au bas de la dernière page
Rimbaud, tenez en vous la prochaine fois jusqu'à la fin à un compte rendu sobre. Merci.
Bien sûr Comtesse Minerve. Pardon.
Diapositive n°1:
Construction de la Maison en 1945, ouverture de la maison en juillet 1946. La date est inscrite ainsi que le nom du premier propriétaire Wilfried Withers. Centre d'accueil pour les soldats et orphelins de guerre Victoire Withers.
Diapositiven°2:
Une photo, étrangement bien conservée malgré son grand âge. Y sont inscrits quelques mots.
Le désert et la forêt Embaument tes tresses rudes, Ta tête a les attitudes De l'énigme et du secret.
Amoureusement, Johan, ton Roi Cire.
Diapositive n°3:
Photographie datée de 1955, couronnement de Johan Withers, dit le Roi Cire et de Poppy (nom de famille effacé), Reine Rouge. Les Cornus.
Le récit d'Elizabeth:
Avec langueur, Elizabeth étend ses jambes, fixe ses ongles, et réfléchit posément à ce qu’elle doit dire – ce qu’elle peut dire – avant de tourner son regard clair, ses yeux bleus presque gris, à l’encontre de la petite troupe.
« Je respecte vos efforts, et vos manières à mon égard. Vous êtes, toute et tous… très élégants. Et oui… effectivement, je joue du violon. Mais le violon n’est plus à moi maintenant. » C’est avec douceur qu’elle pose son attention sur l’unique demoiselle en ces lieux. Se gargarisant de sa méthode presque flatteuse pour la questionner.
« Johan n’est pas votre… comment avez-vous dit ? » Elle rit, se moque un peu – non pas d’eux, mais de l’autre. « Votre « tête d’ampoule » oh ça non. D’ailleurs… Johan n’est plus ici. C’est bien cela le problème d’ailleurs… » Un soupir concerné, contrarié et elle se tourne vers la bouche d’aération avant de l’ignorer. Comme fâchée, vexée. Oubliée et abandonnée.
« Tête d’ampoule… si je vous donnais son identité, sa tête en exploserait de joie et je n’ai pas du tout envie de lui apporter une quelconque satisfaction. Alors je vais vous donner ce à quoi… tête, ne s’attendait pas. »
Et si cela peut fâcher cette ignoble créature, cela n’en sera que mieux.
« Je suis la sœur de Johan Withers. Cette maison fait partie de notre héritage, d’une certaine manière. Nos grands-parents l’ont conçu, pour accueillir les blessés de la seconde guerre mondiale puis les enfants orphelins… puis les enfants malades. Et peu à peu, n’ayant plus de guerre, ni donc d’orphelins, la maison s’est concentrée sur les derniers. Johan… Johan a perdu sa jambe, dans un tragique incident. Nos parents sont morts peu de temps après et notre frère ainé, Brett, l’a envoyé ici, pour l’évincer. Il pensait sans doute que la présence d’enfants de moindre rang, malades… pourrait l’anéantir. Ce ne fut pas le cas. C’est ici qu’il trouva celle que vous nommez « La Grande Rouge ». Poppy. »
Son nom de famille n’était pas nécessaire pour l’histoire et le regard plus pensif, Elizabeth tapota sa chevelure impeccable, sentant le fourmillement des murs vombrir autour d’elleux. Quelque chose se tramait ailleurs. Quelque chose en adéquation avec la vérité qu’elle allait leur parvenir. Leur apporter, en ultime solution s’iels dévinaient enfin quoi faire pour vaincre la présence nuisible qui infectait leur maison.
« Johan était un enfant de bonne lignée, et Poppy disposait d’un certain charisme… le couple s’est mis à fasciner les petits, puis les petites, qui arrivèrent après eux. Oh, certains, comme Cyclope, essayèrent de calmer le jeu des trônes qui s’instaura bien vite mais les enfants… sont des enfants. Et leur importance s’accrue très vite. Jusqu’à ce que Johan édicte des règles, dans l’indifférence contrite des Adultes présents qui les prenaient plus en pitié qu’ils ne les aidaient. Ces règles, ces ordres, et leur présence leur valurent les titres de Roi et de Reine Cornus. Ils prirent des surnoms, comme pour mieux oublier leurs identités passées et celleux qui les avaient abandonné.e.s. Cire, pour mon frère. Rouge, pour Poppy. Mais il y avait une loi qu’ils ne pouvaient surpasser. Une loi, pour laquelle Johan ne pouvait rien et ne voulait, d’ailleurs, rien faire. Grandir. »
Comme une condamnation et les mante-religieuses se mirent à crisser d’angoisse comme de colère. Un mouvement important qui avait de quoi impressionner mais Elizabeth leva la main et toutes, comme un chœur, se calmèrent aussitôt.
« Ils avaient 17 ans, allaient sur leur 18 et l’été arrivait. Les enfants savaient que le Roi et la Reine se préparaient à sortir. Alors les enfants s’agrippèrent à eux… »
Et sa propre bouche fantomatique s’emplit d’une amertume au goût de sang.
« Ils trouvèrent Rouge en premier, l’assommèrent quand Rouge se débattit et l’emmurèrent, toujours en vie, dans les ossements de cette maison. Ils réservaient le même sort à Cire, mais aidé de Félix, son aide médicale, le seul Adulte valable de toute cette fichue Maison, il parvint à s’enfuir. Pourtant, il faillit bien y rester. Seulement quelque chose se passa. Quelque chose d’indéfinissable. Que Johan ne vit pas. Dont Johan ne put témoigner par la suite… L’Envers. L’Envers de Rouge se déploya. »
Dans le petit salon, une odeur de boue, de forêt, d’arbres aux troncs frais, de soleil printannier et d’eau macérant dans son lit, put se faire sentir, leur arrachant à tou.te.s des frissons.
« Elle les avala, les recracha de panique fiévreuse et ils furent tous conquit par son pouvoir. Sorcière, fée, simple hasard de l’esprit, personne ne sut et personne ne chercha à questionner ce qui avait pu déclencher le phénomène mais il était présent et les enfants s’y plièrent. Entièrement. Ils avaient Rouge, plus besoin de Cire. Et Cire s’en fut… »
Avait-il pensé que sa Rouge avait été tuée ou avait-il manqué de courage, de volonté, ou bien d’amour, Elizabeth ne pouvait le savoir, ni même la Rouge.
Si Quenotte et Raspoutine se gardèrent bien de partager les observations de Vésuve ayant trait à Acide -assassiné par Tamanoir sans que personne ne le sache en dehors de sa sœur- ainsi que le texte pouvant porter des soupons sur Chaman (afin d'éviter que la paranoïa ambiante ne soit dangereuse ou fatale à ce membre de leur groupe, qu'ils se résolurent néanmoins à surveiller de très près), toutes les autres informations furent apprises de tous. S'ils en ressortirent éclairés au sujet de la Maison, la liste des suspects ne fit que s'allonger, et l'identité de Tête d'Ampoule leur resta incertaine.
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La Rouge
La Maison
Dim 1 Avr - 16:21
Chapitre 3 - La main se tend
On les voit errer au hasard de leurs pas. Les éclopés et les féroces désormais dénués de fureur. On leur a volé leur univers contre une rançon dérisoire. Un homme - un vieux - qui dans L'En-Dehors n'a sans doute pas même idée du mal dans lequel il les plonge. Ils bavassent et s'enragent, sans jamais cependant rien faire de plus, leurs jambes et ailes coupés en plein élan imaginaire.
Ne reste que l'enquête qui piétine et une solution toute trouvée à laquelle la plupart rechignent encore. Aller chercher Johan et ramener la Roi à sa Reine. Dans l'ombre, lorsqu'on ne s'apitoie pas simplement, on élabore déjà des stratégies et des plans de guerre.
Rumeurs et Ambiance.
Chaman sous les regards
Il n'aura pas fallut une semaine avant que des rumeurs courent sur la possible culpabilité de Chaman malgré la discrète protection de Raspoutine et Quenotte. En ces temps troublés, il ne fait pas bon porter des cornes ou sembler trop étrange, même dans la communauté d'éclopés de la Maison. Alors on commence à trouver des attitudes suspectes à Chaman, à remettre en question son innocente évanescence. On ne cède cependant à la suspicion que de simples discussions de couloirs, on ne jette au faon que des regards en coin, plutôt que des pierres ou des insultes.
Combien de temps faudra t'il avant qu'on manifeste à Chaman une véritable hostilité et qu'on le confronte aux rumeurs qui le désignent comme une possible Ampoule ? Les paris sont lancés.
Un vent de révolution.
Il se chuchote que des graines de révolte ont été semés par les révélations sur la nature de la Grande Rouge et de la disparition de l'Envers. Il se dit que certains fomentent une vengeance à l'encontre de la fausse déesse, que d'autres ne peuvent -ou ne veulent- croire que les Cerfs n'avaient pas connaissance de cette sombre vérité. On parle complotisme et manipulation, on met en doute l'intégrité de l'un ou l'autre groupe, on s'interroge sur les motivations supposément secrètes de certains, et l'on accuse, et l'on parle, peut-être, d'une révolte à venir...
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La Rouge
La Maison
Dim 22 Juil - 16:02
EVENT 3 - L'En-Dehors
Une fusillade dans un établissement médicalisé pour mineurs a fait douze morts et de nombreux blessés, mercredi. L'auteur, un jeune homme de 15 ans membre de l'établissement, était armé d'un Beretta 9mm.
Un jeune homme de 15 ans a ouvert le feu mercredi dans un établissement médicalisé pour mineurs du sud-est de la Louisiane faisant 12 morts, a confirmé le shérif de la Nouvelle-Orléans, Jack Parker, dans l'une des pires fusillades depuis 25 ans aux Etats-Unis. Le tireur a vraisemblablement été abattu avant l’entrée dans la Maison des forces de l’ordre qui n’ont été averti par le personnel de l’établissement qu’une fois l’assaut terminé. Il s'agit de la 18e fusillade concernant un établissement réservé aux mineurs depuis le début de l'année aux Etats-Unis.
« Une enquête approfondie va être menée, pour savoir exactement dans quelles conditions une arme telle que ce Beretta a pu être amené dans l’établissement. Dans ces situations, il pourrait y avoir eu des signaux. (...) A notre connaissance, aucune menace n'avait été proférée par cet adolescent. »
Selon le shérif, le directeur de l’établissement, Alfonso Cuarez, a été arrêté. « Nous suivons l’évolution de cette terrible situation dans le comté. », a annoncé le sénateur de Louisiane, Malcolm Redfort.
Aucune intervention des forces de l’ordre n’a été ordonnée au moment de la fusillade ou en application avec les procédures communes concernant l’enquête à suivre. Le mot d’ordre concernant cette affaire est d’éviter à tout prix que les autres membres de l’établissement, des enfants âgés pour la plupart entre six et quinze ans, ne soient confrontés à la violence des interrogatoires. Ces derniers sont encadrés par des cellules de crises et des psychothérapeutes mis à disposition par le conseil de santé d’urgence de l’état de Louisiane.
Le shérif local a fait aveu d'impuissance. « Si quelqu'un veut vraiment commettre un carnage, il n'y a pas grand chose que l'on puisse ou que les forces de l'ordre puissent faire. »
Des manifestations ont éclaté autour du palais de justice où le jugement concernant Alfonso Cuarès devrait être rendu ce jour. La culpabilité du directeur de l’établissement jette ainsi un discrédit sur l’organisation et l’attention portée aux maisons médicalisées pour mineurs dans de nombreuses villes de notre pays, dont dans l’état de Louisiane. Après un suivi psychologique ayant démontré la pleine responsabilité de l’ex directeur de 53 ans au casier judiciaire vierge, et malgré les nombreuses déclarations percutantes concernant des hallucinations sur la maison qu’il dirigeait jusqu’alors, Alfonso Cuarès risque jusqu’à 16 ans de peine ferme pour Mise en danger de mineur, Détention d’armes dans un établissement pour mineurs, Homicide involontaire sans intention de causer la mort.
La ville de Nouvelle-Orléans présente ses condoléances à l’une des plus vieilles familles de Louisiane : Les Withers. La disparition du membre éminent de sa société, Johan Withers, assombrit les cœurs de notre communauté. Johan Withers était aussi propriétaire de l’établissement médicalisé pour mineurs, la pension Victoire Withers, récemment marqué par les tristes évènements du mercredi 27 mars.
« Nous ne pouvons laisser un état incompétent et démissionnaire face aux pathologies, aux souffrances, au manque de visibilité de ces enfants, décider de qui en sera le directeur, de qui sera à même de les protéger ! La volonté de reprendre la pension de mon aïeule et d’en faire, de manière définitive mais encadrée, une maison privée disposée, toutefois, à accueillir les enfants mis au ban mais pupilles de notre nation, est un projet qui me tient à cœur au nom de notre famille et de l’avenir que nous tenons ainsi, entre nos mains, entre ces murs. Plus qu’actionnaire et propriétaire de titre, je serai à l’avenir vigilant et je formerai dès demain un conseil de médecins, de thérapeutes, de psychiatres et de professeurs, pour que les dossiers de nos patients ne se retrouvent plus face à une arme 9mm comme cela s’est passé il y a trois mois maintenant. » Arthur Withers, à la Nouvelle Orléans, déclaration de Port Saint-Pierre le 6 juillet 1993.
Retour de L'Envers et conséquences
Il est normal de constater que pour une fois, les évènements vous ayant directement atteint aient franchi les murs de la Maison. Les autorités ont ainsi été averties tant par des enfants que par leurs parents comme par certains membres du personnel craignant cette fois que l’action ait été démesurée pour leurs propres compétences, ainsi que par pure terreur du recommencement. Une fois l’enquête ouverte, la bulle formant la Maison a manqué d’exploser, malgré la réunion formée des nouveaux chefs de groupe pour inciter tout le monde à garder le secret. Mais vous avez trouvé un allié imprévu dans votre situation.
Arthur Withers.
Le frère cadet a ainsi débarqué dans La Maison pour se confronter aux rumeurs, aux histoires et au passé de ses ainés, pour mieux se faire avaler par l’Envers. Ce jeune homme d’une trentaine d’années au visage sympathique encadré de boucles blondes, en est ressorti marqué mais définitivement convaincu de la protection à apporter à son établissement. Y voyant tant une manière de continuer à parler, et ainsi à se rapprocher, de son frère, comme de son passé, c’est en jouant de son influence, de son titre comme de son argent, qu’il a permis ainsi d’aiguiller l’enquête sur le seul véritable fautif de cette catastrophe : Alfonso Cuarès, dit « Le Grand Pape », qui pour sa propre sécurité et pour faire face à ses propres terreurs, avait apporté, il y a plus de six mois de cela, une arme au sein de La Maison.
Trois mois ont ainsi passé, marqués par les changements et une vérité subsiste : vous êtes moins, vous êtes prudents. De nombreux parents, malgré le procès (ou à cause) et les paroles rassurantes d’Arthur, ont retiré leurs enfants de l’établissement, tandis que l’Etat de Louisiane transférait une grande partie de leurs patients vers d’autres maisons médicalisées.
En tout petit nombre, c’est comme un renouveau après la Guerre Sainte.
Pour les Rats, la Loi du Silence a fait ses preuves pendant l’enquête. Dirigés par Tamanoir, c’est secondé non pas du Borgne, en convalescence, mais d’Arès, que votre groupe a été mandaté pour opérer une surveillance accrue des Cygnes. Garde du corps de la Maison, vous avez opéré une des plus sincère cohésion de groupe face à l’Extérieur et marquez désormais une profonde soumission face aux nouvelles divinités, La Rouge et Grand Bec, aussi surnommés avec beaucoup d’affection : Les Cruautés.
Pour les Loirs, peu de changement de votre côté même si votre groupe d’innocents a perdu énormément de membres dans les transferts opérés. Rassemblés autour d’Hérisson et de Brèche, ils sont vos nouveaux héros et certains supputent même les voir remplacer un jour Reine Rouge et Roi Cire dans la mythologie de la Maison, contrairement à Belladone et Tamanoir. Ces Roméo et Juliette des temps modernes vous ont inspiré la nécessité de rester joyeux, soudés et de marquer après-coup la Maison de concerts et de spectacles pour redonner de la joie de vivre et veiller ainsi vos morts avec respect.
Les Cerfs, c’est avec accablement que vous avez vu Sables jaillir de l’Envers directement dans le Sépulcre, dans une débandade de désert. Dans le coma pendant près d’un mois, c’est à son réveil que Raspoutine a organisé une réunion non-officielle pour connaitre le destin des Cerfs et ce dernier s’est finalement scellé par une démission pure de votre ancien chef. Pour le remplacer, c’est Belladone qui s’y colle. L’ex seconde a ainsi inversé les rôles, gardant Raspoutine comme bras-droit. Si cette décision vous perturbe, elle en ravie plusieurs car Belladone a plusieurs fois fait preuve de diligence, d’intelligence et de créativité concernant le groupe. Vous savez que vous avez à votre tête une intellectuelle baptisée par la Rouge et qu’à ses côtés, Tamanoir ne sera plus un danger.
Les Cygnes, vous avez perdu. Beaucoup perdu. Dans votre clan, les départs volontaires ont été une ritournelle redondante. Entre celles et ceux qui ont changé de groupe et celles et ceux qui sont partis de la Maison, il ne vous reste plus grand-chose mais le témoignage des derniers mots de Richter vous a guidé vers votre nouveau chef : Lardon. Pour une rare fois, la décision de nommer le second n’est pourtant pas venu du chef, mais bien du peuple car beaucoup ayant vu en Prêcheur un de ceux prônant la paix de Jésus Christ y ont vu un signe de Dieu face à la violence de Richter. Bien que « Pêcheur » pour la plupart, c’est bien lui qui est désormais la seconde voix des cygnes, peut-être pour un meilleur avenir.
Du côté des adultes, vous n’êtes plus beaucoup là encore. La plupart des adultes étant liés par contrat à l’Etat, ils ont tout simplement été muté ailleurs pour le plus grand plaisir des enfants. Arthur Withers essaye désormais de les remplacer par des membres compétents. Celles et ceux qui sont restés, professeur.e.s, infirmier.e.s, membres du personnel en tout genre, vous avez été interrogé, décrypté puis entendu par Arthur en personne pour gagner votre droit à rester dans La Maison. Cet épisode a été éprouvant pour beaucoup d’entre vous mais il s’est avéré qu’Arthur était quelqu’un d’aussi sensible qu’intelligent. Vous avez senti, dans ses propos, que s’il gardait le contrôle de la Maison, c’était aussi pour en parfaire son intégrité et sa protection. Vous en faites partie, il le sait bien et compte sur vous autant pour sublimer cet endroit que pour guider les plus jeunes enfants. Mais attention à Moustache, qui est dans son viseur. La tension qui s’est tissée entre vous deux n’est pas prête de s’évanouir dans l’évanescent.
De nouveaux membres sont ainsi apparus dans la Maison, que vous les appréciez ou non. Hormis Grand Bec qui apparait désormais peu souvent et uniquement pour dévorer les monstres des Envers, protégeant ainsi les enfants innocents de sa haute stature d’oiseau, c’est Elizabeth, le souvenir survivant, qui marque son entrée dans l’Envers. Figure humaine entourée d’insectes et notamment de mante-religieuse, elle apparait aux gros chagrins, ou chante des berceuses dans le Lointain quand les enfants font des cauchemars. La Blanche semble en avoir peur, un atout pour vous. Son surnom est Maman.
Dans l’Endroit, c’est Fredrick qui prend la place de gardien des lieux, possédant l’unique trousseau de clef de la Maison. L’ancien aide personnelle de Johan est désormais les yeux et les oreilles d’Arthur mais ne vous fiez pas à son air bourru et son air malaimable. Fredrick, qui a gardé son prénom, peut vous filer un coup de main quand vous le souhaitez.
Un nouveau directeur ou une nouvelle directrice prendra bientôt place au sein de la Maison. Pour l’instant, Arthur Withers en occupe le poste avec le Conseil et visite très régulièrement l’établissement pour en constater l’évolution. Cette pause de quelques mois, vous le savez, ne durera que jusqu’à la prochaine rentrée de septembre. En attendant, profitez de cette intimité et de ce calme retrouvé pour parfaire vos liens.
La suite arrive. Quelque chose glisse dans les murs, à nouveau libéré.
Oui, « ça » non plus, ne vous a pas oublié.
Et le petit garçon qui pleure dans le dortoir des loirs vous le dira comme vous le pensez.
Tête d’Ampoule rôde dehors, mes trésors.
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Intrigue 1 - Hurlement
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