aux baisers ratures aux parfums impurs aux corps immatures
c'est un petit oiseau hier
qui m'a soufflé d'aller voir richter
c'est un petit oiseau blessé (un cygne ankylosé) qui m'a sifflé dans le creux de l'oreille
d'aller demain à la bibliothèque quand le glas sonne sept heures et que les gamins se réveillent
c'est un détestable volatile si souvent volubile qui est parti voleter plus loin dans des cieux plus radieux que les miens
la jalousie exacerbée de la putain de cosette trop volage - qui fait bien de craindre l'orage.
tu sais richter,
les messagers entre les amoureux c'est un peu désuet et c'est surtout pas très pieux
(je te donne rendez-vous en enfer) c'est le genre de mot à inscrire sur du papier de verre qu'on aurait pu s'échanger par dizaines de millions - des lettres à glisser sous notre pavillon.
tu sais richter,
que maintenant tout ça ce n'est plus qu'un jeu (un peu malheureux) rien qu'une valse (interminable) et un brin détestable - des demandes indésirables jamais sincères (tu sais richter) que tu ne seras jamais prince mais à jamais prêtre et pourtant tu t'obstines à tenir cette promesse faite
dans une autre vie t'as pas l'impression ?
(c'en serait presque mignon)
la foi du fidèle en manque de considération.
car après tout ce n'est pas que je ne t'aime pas
c'est juste que tu m'ennuies profondément tu sais richter,
tu n'as rien de palpitant
et si mon cœur bat ça ne serait jamais pour toi et si mon cœur s'arrête je ne demanderai même pas
à ce qu'on te coupe la tête - c'est déjà fait je crois.
tu n'as rien richter pour attirer les femmes de haut rang rien que l'argent et les beaux vêtements de celui qu'autrefois j'appelais vulgairement
(adam)
premier homme et dernier martyr
un nom qu'on vomit dans les bords de couloir qu'on ne veut plus jamais entendre et sûrement pas sous l'église (sarah et adam unis par satan) sous les geôles des parents
morts et et lascifs - cadavres avides et répugnants.
sarah sarah et déjà tu m'énerves car dans ce royaume on n'oserait pas appeler la princesse par son prénom ; mais toi non tu te crois au dessus de ça toi les seules lois que te suit c'est celles de ton connard de seigneur qui prend tout et ne donne rien
j'ai bien fait d'arriver en retard
(c'est pathétique)
un rictus et je frôle l'infarctus
- r-r-richt-t-t-ter.l'accent roulant de mépris et les yeux qui arrachent la peau - méchante princesse mais tu sais richter je ne suis pas (rat) de bibliothèque et silencieusement je peine à me frayer un chemin entre les tables et le malaise chemin exigu que tu prends tous les matins - tu continues de t'exprimer
sans une once d'amour mais une audace un brin exquise et ça me ferait presque de la peine de savoir que tu songes à lâcher prise
mais je ne veux pas de toi car je suis de ces filles inconscientes qui pensent tout avoir venus leur dix-huit ans.
- non.et ça frappe mais c'est trop simple
- non mais cela dit c'est triste de limiter ta bonne parole aux cygnes, non ? les voies du seigneurs sont si impénétrables que ça ?et je souris car c'est déjà plus mesquin
que j'ai les yeux qui se plissent sous la satisfaction de te voir
patauger dans ton lac sans cygnes
(je les ai tous tués)
- si t'as que ça à me dire je peux partir ?retiens-moi s'il-te-plaît